Le Yémen se rapproche d’un cessez-le-feu
Situation humanitaire catastrophique dans le Nord
SANAA | (AFP) La perspective d’un cessez-le-feu prenait corps hier au Yémen après des réactions plutôt positives des rebelles Houthis et de leurs alliés à une offre de trêve de l’Arabie saoudite destinée à faciliter l’arrivée de l’aide humanitaire vitale pour les civils.
La situation devient en effet de plus en plus alarmante dans le pays, notamment à Saada, fief des rebelles chiites, où la coalition menée par Riyad multiplie les raids aériens. Quelque 70 000 personnes, dont 28 000 enfants, fuyaient cette région, selon un communiqué de 17 organisations humanitaires, qui appellent à un cessez-le-feu immédiat et durable.
PRIS AU PIÈGE
«De nombreux civils sont pris au piège à Saada, car ils sont incapables d’accéder à des moyens de transport en raison de la pénurie de carburant» liée au blocus mis en place par la coalition, a souligné le coordinateur des affaires humanitaires de l’ONU pour le Yémen, Johannes van der Klauuw.
Alors que le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé le 30 avril que la pénurie de carburant l’obligeait à arrêter progressivement ses distributions de nourriture, une première cargaison de carburant – 300 000 litres d’essence et d’équipements – a pu accoster samedi au port de Hodeida (ouest) et une deuxième devait arriver hier. L’arrivée de nouveaux navires «va nous permettre d’atteindre des centaines de milliers de personnes ayant un besoin urgent d’aide alimentaire», a annoncé le directeur du PAM pour le Yémen.
Réagissant à la proposition de trêve humanitaire faite vendredi par l’Arabie saoudite, le bureau politique des rebelles chiites a indiqué dimanche «être prêt à réagir positivement à tout effort, appel ou mesure qui aiderait à mettre fin aux souffrances» de la population. Des militaires alliés aux Houthis ont quant à eux accepté le cessez-le-feu,
Riyad a proposé que le cessez-le-feu prenne effet demain soir pour cinq jours renouvelables à condition que les rebelles s’engagent à le respecter.