Steve Yzerman peut sourire
S’il y a une organisation qui a été en mesure de transformer son image en seulement quelques saisons, c’est bien celle du Lightning.
Ce ne sont plus les Vincent Lecavalier ou Martin St-Louis qui sont responsables des succès de la formation de Tampa, mais beaucoup plus de jeunes «inconnus» qui sont arrivés parfois par hasard dans cette organisation. Une chose est certaine, les dirigeants de l’équipe et les dépisteurs ne se sont pas trompés dans une période très importante, alors qu’il fallait reconstruire cet ensemble qui n’allait nulle part en 2010. On peut dire que les choix de Steve Yzerman, qui a célébré son 50e anniversaire samedi, furent les bons.
UN ENTRAÎNEUR INCONNU
D’abord le directeur général du Lightning avait besoin d’un adjoint. Son premier choix était Ryan Martin, avec qui il travaillait chez les Red Wings, mais ce dernier a décidé de ne pas tenter l’aventure. Yzerman s’est alors tourné vers Julien BriseBois qui avait eu du succès avec le Canadien.
Une des responsabilités de BriseBois était de s’occuper du club-école de l’équipe soit, à l’époque, les Admirals de Norfolk. BriseBois se cherchait un entraîneur qui allait créer des liens étroits avec ses joueurs, avec comme objectif de former les jeunes de l’organisation pour un jour les rediriger vers la LNH.
Après des semaines de recherches, il a finalement trouvé son candidat idéal, soit Jon Cooper qui était un entraîneur à Green Bay dans la USHL. Un total inconnu qui possédait toutefois la réputation d’être un gagnant. Le choix de BriseBois fut le bon et aujourd’hui, c’est toute l’organisation qui en bénéficie. En 2012, les Admirals ont remporté la Coupe Calder, ce qui a permis à Cooper de se faire un nom, alors qu’il fut le premier entraîneur de l’histoire de la USHL à passer directement à la Ligue américaine.
LE FACTEUR CHANCE
BriseBois se considère chanceux d’avoir trouvé celui qui dirige le Lightning depuis un peu plus de deux ans. Si Yzerman a eu la main heureuse en engageant BriseBois, c’est la même chose pour son dépisteur en chef, Al Murray.
Ce dernier occupait le même poste avec Équipe Canada junior avant de se joindre au Lightning et il avait toujours eu à l’oeil un joueur du nom de Tyler Johnson que toutes les équipes avaient ignoré au repêchage. Joueur autonome, Johnson a été fortement recommandé par Murray à Yzerman.
Aujourd’hui, l’attaquant de 5 pi 9 po est le meilleur buteur de la ligue dans les présentes séries. Dire qu’il voulait quitter le hockey à 20 ans, frustré de ne pas avoir été repêché, et ce, même s’il dominait à Spokane, au niveau junior.
Sans lui, le Lightning ne serait pas la puissance offensive actuelle. C’est d’ailleurs la même chose pour J.T. Brown qui évoluait à l’Université du Minnesota. Sans Murray, ce dernier n’évoluerait pas avec le Lightning, mais il n’a évidemment pas le même impact qu’un joueur comme Johnson.
Al Murray a aussi eu la main heureuse en allant chercher un dépisteur québécois qui travaillait à temps partiel chez le Canadien, soit Michel Boucher. Sa présence à la table de repêchage a été particulièrement payante en 2011 quand, en septième ronde, le Lightning a décidé de courir le risque avec Ondrej Palat, qui jouait avec les Voltigeurs de Drummondville.
Voici ce que Jon Cooper m’a dit lorsque je lui ai demandé ce qu’il pensait de son attaquant de 24 ans: «C’est le meilleur joueur que j’ai dirigé dans toute ma carrière. Il ne craint absolument rien. Je suis un fan d’Ondrej et je suis convaincu que si Sean Couturier a eu du succès au niveau junior, c’est parce qu’il jouait avec lui.»
Il faut un peu de chance lorsque c’est le temps de reconstruire une organisation. Le taux de réussite du Lightning est quand même très impressionnant alors que 14 des joueurs de la formation actuelle ont été repêchés ou signés comme joueurs autonomes, après leur stage junior.