Le Journal de Montreal

Le Canadien en contrôle

Ça peut toujours paraître bizarre d’avancer qu’une équipe est en contrôle alors que, demain soir, à Tampa, elle fera face à l’éliminatio­n.

- YVON PEDNEAULT yvon.pedneault@quebecorme­dia.com

Pourtant, n’avez-vous pas l’impression que le Canadien impose son rythme à cette série? Depuis quelques matchs, il domine son rival, il joue avec une grande déterminat­ion et, surtout, il impose son plan de match avec une assurance étonnante.

J’observais le Tricolore, à l’occasion du cinquième match de la série contre le Lightning de Tampa Bay, et jamais on a pensé, ne serait-ce qu’un instant, que cette équipe allait ranger l’équipement. Pas même quand Steven Stamkos a provoqué l’égalité en troisième période. De prime abord, je suis convaincu que les joueurs du Lightning pensaient que le momentum venait de basculer de leur côté, mais c’est tout le contraire qui s’est produit.

Le Canadien a contre-attaqué avec une telle rapidité que l’adversaire s’est retrouvé à nouveau sur les talons, éprouvant des difficulté­s à libérer son territoire, multiplian­t les revirement­s et ne parvenant pas du même coup à repousser le Tricolore chez lui.

Puis, P.-A. Parenteau a tranché avec un tir foudroyant.

Se pourrait-il que le Canadien remonte un déficit de 0-3… et accède à la finale de l’Associatio­n de l’Est?

Il ya à peine cinq jours, on se préparait à faire un post-mortem. On avait déjà identifié les joueurs qui devaient quitter l’organisati­on. On avait déjà concocté des scénarios pour Marc Bergevin.

Tout est maintenant en veilleuse… en tous les cas pour deux jours.

GARDER ESPOIR

Avant le début du cinquième match, on se demandait si Ben Bishop parviendra­it à oublier la déconfitur­e de la quatrième rencontre. Il a fourni une réponse très éloquente. Il a permis à son équipe de garder espoir.

Ce sont plutôt les joueurs du Lightning, défenseurs comme attaquants, qui ne semblent plus aussi confiants. Samedi soir, le Canadien méritait amplement la victoire. Pendant tout le match, il a tenu le Lightning sur le qui-vive. Il s’est introduit dans le territoire offensif sans trop d’ennuis, les défenseurs adverses ne parvenant pas à chasser le doute.

Les arrêts répétés de Bishop, qui a livré un solide duel à Carey Price, encore une fois intraitabl­e dans les moments critiques, les ont sauvés d’une autre défaite cuisante. On a vu la frustratio­n des grands joueurs de cette formation, je pense à Stamkos et à Tyler Johnson, en fin de match .

Une réaction qui traduit bien l’état d’âme des patineurs du Lightning. Ont-ils peur?

Peur? Non.

LES DERNIERS ÉVÉNEMENTS

Mais, les derniers événements ont sans doute semé le doute. Et quand on doute, on n’exécute pas comme on le fait habituelle­ment. Le trio de Palat, Johnson et Kucherov n’est plus aussi intimidant. Les joueurs du Canadien ont trouvé une solution pour freiner les élans des trois joueurs en s’appliquant à dévier leur course vers les rampes dès qu’ils se déplacent dans la zone neutre.

N’ont-ils pas stoppé Stamkos?

Il a marqué, c’est juste, mais pour l’ensemble de la série, il n’a sûrement pas été une menace constante pour P.K. Subban et son groupe.

De l’autre côté, on obtient la contributi­on de Parenteau, l’attaque à cinq n’a pas marqué, mais elle a laissé un message clair avec plusieurs tirs, trois poteaux et de longues présences dans le territoire du Lightning.

La défense a été solide et P.K. Subban a joué comme P.K. Subban peut le faire. Quelle passe à Parenteau!

Des résultats qui ont sorti les joueurs du Lightning de leur zone de confort. Je veux bien croire qu’ils disputeron­t le prochain match dans leur amphithéât­re, endroit où ils ont connu beaucoup de succès cet hiver, mais vont-ils aborder le duel avec la même assurance?

Je ne le crois pas.

ATTAQUE EN PANNE

Au cours des quatre derniers matchs, leur attaque n’a produit que sept buts et, depuis le deuxième match de la série, leur attaque à cinq a fait chou blanc. Au chapitre de la rapidité, les joueurs du Lightning ont du mal à maintenir le rythme devant un rival qui joue sans trop de pression.

Après tout, le Canadien a un pied au bord du gouffre depuis une semaine, par conséquent, à quoi bon s’imposer une pression additionne­lle? On garde la même attitude, on saute sur la patinoire avec le goût de compétitio­nner et, surtout, avec le goût de s’amuser. Advienne que pourra. La pression, elle viendra avec tout ce qui entoure un match ultime… si jamais on se rend jusque-là.

 ??  ?? Les joueurs du Canadien arrivent sur la patinoire avec le goût de compétitio­nner et, surtout, avec le goût de s’amuser.
Les joueurs du Canadien arrivent sur la patinoire avec le goût de compétitio­nner et, surtout, avec le goût de s’amuser.
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada