Le Journal de Montreal

Évaluation constante

- Joanie Godin

Avec toutes les vidéos disponible­s montrant les performanc­es des joueurs sur le terrain, les résultats des tests physiques lors du combine ont une importance, certes, mais ce que les dirigeants des équipes cherchent à savoir, c’est davantage la personnali­té des joueurs.

Les entrevues, les interactio­ns avec les jeunes, c’est une des parties du week-end que préfère Jim Popp, le directeur général des Alouettes.

«J’aime beaucoup apprendre à les connaître. Dans les entrevues, ce ne sont même pas les questions qui importent, c’est simplement de voir comment ils gèrent tout ça, la politesse, les réponses, leur philosophi­e.»

Le nouveau coordonnat­eur offensif des Roughrider­s de la Saskatchew­an, Jacques Chapdelain­e, abonde dans le même sens. «On peut voir la vraie personnali­té d’un gars plus ou moins facilement, mais ceux qui viennent avec une façade qui sont difficiles à percer, ça cache peut-être des problèmes à l’horizon.»

ANALYSÉS EN TOUT TEMPS

Mais il n’y a pas que les 13 petites minutes d’entrevue officielle qui comptent. L’évaluation peut commencer avant même leur arrivée à l’hôtel, alors que certains membres des équipes y sont plus incognito.

«C’est la beauté de l’anonymat, car on n’a pas toujours les vêtements de l’équipe. On peut donc les observer, parfois même à l’aéroport, où l’on peut noter plusieurs choses», a dit Chapdelain­e.

Par ailleurs, les pages Facebook et Twitter des joueurs auront déjà été visitées avant le camp de Toronto.

«Si la page du joueur est publique, c’est comme s’il nous disait d’aller le rencontrer. On y regarde le genre de personnes et d’événements auxquels il est associé, ce qui en dit un petit peu sur sa personnali­té», a expliqué Chapdelain­e.

DES ÉCHANGES QUI EN DISENT LONG

Chapdelain­e garde en tête que, comme dans toutes les entrevues, la nervosité peut altérer les réponses.

«Les échanges, aussi informels qu’ils soient, comptent donc aussi. L’évaluation ne s’arrête jamais et c’est ce que le jeune homme doit comprendre.»

Byron Archambaul­t, des Carabins de l’Université de Montréal, en était bien conscient et il pense que les joueurs devraient y prêter encore plus attention.

«C’est le côté le plus important. Si j’étais un entraîneur, je baserais ma fin de semaine au complet sur les entrevues et sur les conversati­ons avec les gars, même pendant les exercices», a dit le secondeur.

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