Le Journal de Montreal

« Ça prend plus de bons tirs des poignets »

Jean Perron commente les difficulté­s du Canadien en supériorit­é numérique

- Pierre Durocher PDurocherJ­DM

Si le Canadien parvient à accéder à la troisième ronde, ce ne sera pas en raison de l’efficacité de son attaque massive, qui affiche un piètre rendement de 2 en 34 depuis le début des séries.

À moins que la situation ne débloque ce soir, lors du sixième match, à Tampa...

Jean Perron, qui était à la barre du CH lors de la conquête de la coupe Stanley en 1986, a assisté au cinquième match de la série au Centre Bell et on a eu l’occasion de faire un brin de jasette avec l’ancien entraîneur entre les périodes.

Perron trouve, à l’instar de tous les observateu­rs, que le Canadien manque de

punch à l’attaque. «C’est dommage, parce que devant le filet ainsi qu’à la défense, c’est assurément l’une des meilleures équipes dans la Ligue, a-t-il analysé. Je suis surtout déçu par le rendement de l’attaque à cinq.

«Je ne comprends pas pourquoi les défenseurs effectuent autant de tirs frappés de la ligne bleue, en y allant de gros élans arrière», a ajouté Perron.

«J’ai toujours cru qu’il est préférable de miser sur de bons lancers des poignets, ce qui ne laisse pas autant de temps au gardien pour se positionne­r afin d’effectuer l’arrêt.»

LE DOUTE S’INSTALLE

Il est d’avis que lorsqu’une équipe ne parvient pas à marquer des buts en avantage numérique, cela finit par miner la confiance des attaquants quand ils évoluent à forces égales.

«Ils se mettent à douter de leur capacité de marquer des buts, a souligné Perron. L’attaque massive est une sorte de laboratoir­e pour préparer le jeu à cinq contre cinq.»

Perron croit que la perte de l’entraîneur Gérard Gallant a fait mal au Canadien sur le plan du jeu en avantage numérique.

«Il faut que les attaquants foncent davantage au filet pour faire dévier des tirs ou pour s’emparer des retours de lancers, a-t-il poursuivi sur le même sujet. En 1986, j’avais la chance de compter sur de gros bonshommes comme Claude Lemieux et Ryan Walter pour faire ce genre de boulot.

«J’adore Brendan Gallagher, a poursuivi Perron. Il a du courage, du coeur au ventre. Mais ça prendrait le talent d’un Gallagher avec le physique d’un Devante Smith-Pelly!»

IMPRESSION­NÉ PAR THERRIEN

Malgré ses critiques au sujet de l’inefficaci­té de l’attaque massive, Perron aime ce qu’il voit du Canadien cette année.

«L’effort est là et Michel Therrien exerce un bon contrôle sur ses joueurs, a-t-il souligné. Avec le talent dont Michel dispose, il a su instaurer un bon système de jeu.

«Il lui manque cependant un vrai joueur de centre numéro un. Ce devrait être la priorité de Marc Bergevin dans les prochains mois.»

Âgé de 68 ans, Perron vit avec sa conjointe dans la belle région de Chandler, en Gaspésie. Il continue de participer régulièrem­ent à des émissions de radio pour parler de hockey. pierre.durocher @quebecorme­dia.com

 ??  ?? À la fin du printemps de 1986, Jean Perron avait soulevé la coupe Stanley pour l’unique fois de sa carrière d’entraîneur sous le regard du directeur général Serge Savard et du valeureux capitaine Bob Gainey.
À la fin du printemps de 1986, Jean Perron avait soulevé la coupe Stanley pour l’unique fois de sa carrière d’entraîneur sous le regard du directeur général Serge Savard et du valeureux capitaine Bob Gainey.
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