Le Journal de Montreal

Chien héros mort dans les bras de son maître

- CLAUDIA BERTHIAUME

Un maître-chien de la police de Laval a vécu un des moments les plus douloureux de sa carrière récemment lorsque son «partner» des 10 dernières années, un héros canin qui a sauvé plus d’une vie, s’est éteint en service.

«Je ne pouvais pas concevoir que ce soit quelqu’un d’autre qui le tienne dans ses bras jusqu’à la fin», raconte le sergent Éric Dubé, les yeux dans l’eau.

Amener son «buddy» Narco le chienpolic­ier chez le vétérinair­e «pour qu’il passe l’étape ultime» était en quelque sorte un passage obligé pour le maîtrechie­n lavallois, bien que peu de ses collègues aient à le vivre dans leur carrière.

Généraleme­nt, les chiens ne «meurent pas en service, ils prennent leur retraite». Mais la santé de Narco, 12 ans, s’est dégradée si rapidement dans le dernier mois que le sergent Dubé a rapidement dû se faire à l’idée qu’il ne reverrait plus son fidèle compagnon.

«Ce n’est pas facile à voir. Tu ne peux pas expliquer au chien que son corps l’a lâché. Il avait eu tous les médicament­s et tous les soins qu’il pouvait avoir», dit-il.

PÈRE ET MAÎTRE-CHIEN

Cela faisait 10 ans que Narco partageait le quotidien d’Éric Dubé. En fait, le gros berger allemand est entré dans la vie familiale du sergent le jour même où sa deuxième fille est née.

«J’ai appelé mon patron pour lui dire que ma femme avait accouché et il m’a dit qu’il y avait un toutou qui m’attendait au poste», se souvient-il.

Le sergent Dubé a même écourté son congé parental pour entreprend­re sa formation avec Narco. Il a aussi fallu lui construire un enclos dans la cour arrière de sa résidence puisque le chien et son maître doivent toujours être ensemble.

Éric Dubé n’a jamais pris plus de trois semaines de vacances de suite loin de son chien. «J’avais de la misère», reconnaît-il.

UN HÉROS

C’est que le maître-chien adorait les «expérience­s thrillante­s» que son partenaire lui faisait vivre.

Trouver un suspect caché sur le toit d’un cabanon en pleine nuit après avoir traversé entre 25 et 30 clôtures ou encore japper pour indiquer qu’une arme à feu est dissimulée dans une hotte de poêle n’en sont que quelques exemples.

Narco a même été intronisé au Panthéon québécois des animaux dans la catégorie «héros» parce qu’il a sauvé la vie d’un homme suicidaire et d’une personne âgée égarée, tous deux en 2008.

Le sergent Dubé prendra quelques semaines pour vivre son deuil de Narco, puis il entraînera un autre «toutou» pour l’aider à faire quotidienn­ement «la plus belle job dans la police», maître-chien.

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Le sergent Éric Dubé a rendu un touchant hommage à Narco dans un texte accompagna­nt cette photo qui a été publié sur la page Facebook de la police de Laval. Il a été lu près de 600 000 fois depuis jeudi dernier.

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