Parcs interdits à vie pour un homme qui filmait des fillettes
« BAIGNAIENT.IL FILMAIT LES LORSQU’ELLESPETITES FILLES SORTAIENTQUI SE DE
LA PISCINE ET QUE LEUR CULOTTE DU MAILLOT
ÉTAIT RENTRÉE À L’INTÉRIEUR DE LA FESSE,
IL Y AVAIT UN ZOOM À CE NIVEAU-LÀ »
– Me Mélissa Léonard, procureure de la Couronne
Un amateur de pornographie juvénile qui a filmé des petites filles pendant 14 ans, allant même jusqu’à installer des camérasespionnes dans le vestiaire d’une piscine publique, ne pourra plus approcher un parc ou une école pour le reste de sa vie.
«Ce sont de jeunes enfants qui sont en cause. Parfois de très jeunes enfants. Ça a duré 14 ans. Il est clair que vous étiez conscient du caractère criminel de vos gestes. Par choix, vous avez continué», a déploré le juge Normand Bonin, en condamnant Sylvain Carrier à une peine de trois ans, hier, au palais de justice de Laval.
En octobre dernier, une information remise à la police a permis l’arrestation de l’homme de 43 ans. Chez lui, des clés USB, des cassettes VHS et des disques durs contenant des milliers de fichiers de pornographie juvénile ont été saisis.
Lors de son interrogatoire, les enquêteurs de la Sûreté du Québec ont ensuite pu découvrir d’où provenaient plusieurs des images: avec son véhicule, Carrier se stationnait près du parc Émile à Laval. Puis caché sur la banquette arrière, il filmait en direction de la piscine.
«Il filmait les petites filles qui se baignaient. Lorsqu’elles sortaient de la piscine, et que la culotte du maillot était rentrée à l’intérieur de la fesse, il y avait un zoom qui était fait à ce niveau-là», a décrit la procureure de la Couronne, Me Mélissa Léonard.
CAMÉRAS-ESPIONNES
Et ne reculant devant rien pour obtenir des images interdites, Carrier est même allé jusqu’à installer des camérasespionnes dans les vestiaires de la piscine. Aucune image claire n’a toutefois pu être captée.
«Plusieurs victimes ne sont pas conscientes qu’elles ont été victimes. Elles risquent un jour de retrouver leurs photos avec des suggestions qui certainement vont atteindre leur intégrité», a lancé le juge, en acceptant malgré tout la peine suggérée de façon commune par la Couronne et la défense.
Ayant déjà purgé huit mois de détention préventive, Sylvain Carrier devra passer encore deux ans derrière les barreaux. En rendant la sentence, le magistrat a tout de même averti l’accusé «qu’une peine plus sévère aurait pu être donnée».
LOIN DES ENFANTS
Le juge a aussi ordonné une probation de trois ans pour l’homme, en plus de lui interdire de se retrouver dans un lieu public où il pourrait y avoir des enfants, soit une école, un parc ou un terrain de jeux, et ce, à perpétuité.
L’avocat de Carrier, Me Hugues Foucher, a pour sa part insisté sur le fait que son client est allé se chercher «par luimême» des formations et suivis psychologiques, «pour réussir à s’en sortir».
«J’ai vraiment honte de ce que j’ai fait. Je m’excuse à ma famille de l’avoir placée dans cette situation», a lancé Sylvain Carrier, en larmes, depuis le box des accusés.