Neuf classes de troubles du langage abolies
Près de 80 enfants souffrant de dysphasie ne pourront pas être admis dans une classe spécialisée l’an prochain en raison des compressions imposées à la Commission scolaire de Laval.
«On est en grand questionnement pour ces neuf classes, on ne sait pas ce qu’on pourra leur offrir comme service», dit Louise Lortie, présidente de la Commission scolaire de Laval.
La CSDL aurait besoin d’ouvrir neuf nouvelles classes spécialisées l’an prochain, pour des élèves de plus de cinq ans qui présentent un trouble du langage.
DIAGNOSTIC
Toutefois, comme ces enfants n’ont pas encore un diagnostic de dysphasie, le ministère de l’Éducation refuse d’accorder son financement à la commission scolaire.
Selon Louise Lortie, le ministère exige que l’élève ait consulté une orthophoniste pendant six mois avant de pouvoir obtenir un diagnostic de dysphasie. Ces enfants devront donc rester dans une classe régulière.
Depuis plusieurs années, la CSDL a injecté 15 M$ supplémentaires pour les élèves en difficulté, soutient Mme Lortie. Mais avec les compressions de 13,5 M$ que lui impose le gouvernement cette année, impossible d’ouvrir plus de classes.
Selon Julie White, attachée de presse du ministre de l’Éducation, ce mode de financement des élèves en difficulté n’est pas nouveau. «Ce sont les mêmes règles partout sur le territoire, mais nous nous sommes rendu compte que la CSDL demandait du financement pour des élèves trop jeunes.»
AUTRES CLASSES
Neuf autres classes de maternelle (4 et 5 ans) pour des élèves souffrant de surdité, de troubles de comportement, de difficultés d’apprentissage et du trouble du spectre de l’autisme seront fermées, mais seulement par manque d’inscriptions, assure Mme Lortie.
«Tous les élèves qui sont actuellement dans une classe spécialisée resteront dans un tel groupe l’an prochain, insiste-t-elle. Nous en avons encore 250.»
Le syndicat des enseignants de la région de Laval est plus sceptique. «La reconnaissance d’une difficulté d’apprentissage est tellement difficile à obtenir que les enseignants abandonnent la demande, illustre le président, Guy Bellemarre. Les élèves se retrouvent donc dans une classe régulière et on coupe des postes de professionnels au lieu d’augmenter le soutien.»