Les Villes réclament une consigne sur le verre
Exaspérées de dépenser des millions de dollars pour récupérer elles-mêmes le verre, les Villes du Québec exigent en bloc que le gouvernement impose la consigne aux bouteilles de la SAQ.
À l’échelle de la province, les municipalités n’ont reçu que 500 M$ de compensation depuis 2005, alors qu’elles ont dépensé près de 12 fois plus pour la gestion des matières résiduelles, soit 5,9 G$, indique l’UMQ.
«Actuellement, on fait le travail d’une partie des industriels, ça doit cesser», tranche Denis Lapointe, le président de la Commission de l’environnement de l’Union des municipalités des Québec (UMQ).
5,4 M$ PAR AN
Également maire de Valleyfield, M.Lapointe a convaincu samedi tous les membres de l’UMQ d’adopter à l’unanimité une résolution en faveur de la consigne des bouteilles de vin et de spiritueux.
Il explique que ce système favoriserait la récupération du verre en permettant des économies importantes, car, à l’heure actuelle, cette matière pèse lourd dans le budget des Villes.
Globalement, elle coûte en effet 5,4 M$ par an, d’après le Centre de recherche industriel du Québec. Montréal, uniquement, dépense 27 000 $ par mois plus taxes pour la valorisation du verre.
Et cette facture n’inclut pas les frais d’enfouissement de la matière recyclable, mais trop contaminée pour l’être. «C’est 100 $ la tonne», se désole M. Lapointe.
COMPENSATION INSUFFISANTE
La SAQ et Éco Entreprise Québec affirment faire déjà leur part pour rembourser les Villes.
«La loi stipule que les entreprises doivent rembourser 100 % des coûts nets de la collecte sélective», expliquait au Journal Virginie Bussière, d’Éco Entreprise Québec, plus tôt ce mois-ci.
La SAQ par exemple verse 11 M$ par an à Éco Entreprise Québec qui est chargée de redistribuer la somme aux municipalités, a insisté le porte-parole de la société d’État, Jean-Vincent Lacroix.
Mais c’est insuffisant, tranche M. Lapointe. «Le message d’Éco Entreprise Québec, c’est qu’elle contribue à 100 % au recyclage, mais ce n’est pas tout à fait le cas». En 2014, Valleyfield a par exemple reçu 626 676$ de compensation alors qu’elle a dépensé 1,3 M$.
Pour faire cesser cette inégalité, l’UMQ demande au gouvernement de revoir le régime de compensation. «Le processus de recyclage doit être financé à 100 % par les producteurs, insiste M.Lapointe. Tout ce travail qu’on fait pour l’industrie doit être compensé.»
Le ministre de l’Environnement a annoncé le 24 avril souhaiter introduire la consigne des bouteilles de la SAQ, mais son plan se fait toujours attendre.