Virage vers le privé et l’infrastructure
Où investir quand les beaux jours des marchés boursiers sont terminés? C’est la question que se posent les grands gestionnaires de caisses de retraite comme Michael Sabia.
Lors d’une conférence économique à Toronto organisée par Bloomberg, le président et chef de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a avoué que «les meilleurs jours des marchés publics sont dernière nous. L’élastique est tiré serré.»
Ses homologues de deux grandes caisses de retraite canadiennes, André Bourbonnais d’Investissements PSP et Ron Mock de Teachers, ont opiné dans le même sens. Les trois caisses de retraite veillent sur près de 500 G$ en actifs. Les options pour faire fructifier cet argent diminuent, disent-ils.
Pour maintenir un rendement annuel d’environ 7 %, seuil nécessaire pour subvenir aux besoins des retraités, les fonds de pension ne peuvent plus vraiment compter sur les obligations, dont les taux d’intérêt sont trop bas.
Après six années de hausse, on ne pourra guère en tirer plus des marchés boursiers dans un proche avenir.
CORRECTION
Comme l’explique Michel Nadeau, ancien numéro deux de la CDPQ, «les marchés sont mûrs pour une correction et tout est trop cher actuellement.» Les caisses de retraite voient venir également et leur virage vers d’autres types de placement est amorcé.
Michael Sabia lorgne l’infrastructure, l’immobilier et les placements privés. L’Association des retraités de l’éducation et des services publics du Québec et l’Association québécoise des retraités des secteurs publics et parapublics du Québec ont manifesté leurs inquiétudes lors de l’annonce de partenariat entre la CDPQ et le gouvernement du Québec pour divers projets, redoutant les dépassements de coûts. Ces investissements ne sont pas sans risque, mais les caisses de retraite n’ont pas le choix, selon M. Nadeau.