Le Journal de Montreal

Déplacer ses REÉR dans le CÉLI ? Pas sûr !

- Fabien Major Finances personnell­es

Comme plusieurs de nos lecteurs, Mme Bouchard souhaitera­it diminuer, voire éviter, les impôts engendrés par les retraits de ses REÉR.

«L’an dernier, mon conjoint est décédé et j’ai hérité de ses épargnes de retraite sans avoir à payer d’impôt puisqu’elles m’ont été transférée­s en tant que conjointe. Je suis à la retraite et je n’ai que 60 ans. Mais j’ai réalisé qu’à mon décès, la somme des REÉR sera ajoutée à mes revenus avant d’être distribuée à mes héritiers. Beaucoup d’argent va aller à l’impôt, car j’en ai pour plus de 100 000 $.

Question: Pour éviter l’impôt, j’ai pensé retirer de mes REÉR chaque année le montant qu’il est possible d’investir annuelleme­nt dans le CÉLI. Je pourrais aussi attendre à 65 ans puisque mes revenus de pension vont diminuer (et le pourcentag­e d’impôt un peu aussi). Toutefois, le CÉLI ne sera pas imposable à mon décès et, d’ici là, je pourrai puiser dans le CÉLI les sommes dont je pourrais avoir besoin. Est-ce une bonne stratégie?»

Soyez vigilante. Il faut planifier avec précision ce genre d’opération et coordonner le tout en fonction de votre budget. Vous aurez besoin de l’assistance de votre comptable ou d’un conseiller connaissan­t l’ensemble des régimes.

La plupart du temps, si on improvise, ça ne fonctionne pas, car les retraits des REÉR sont prélevés à la source. Le principe du REÉR se résume à deux mots: IMPÔT REPORTÉ. Ce n’est pas proprement dit un «abri fiscal» puisqu’on devra, comme vous le constatez, payer inévitable­ment de l’impôt un jour.

Là, où le REÉR est une bonne affaire, c’est que, durant notre vie au travail, nous obtenons, lorsqu’on y cotise, une diminution de nos impôts basée sur notre taux marginal. Si, durant votre vie active, votre taux d’impôt est de 40 %, vous récupérez 400 $ pour chaque tranche de 1000 $ mis dans un REÉR. À la retraite, en général, les gens ont des revenus moindres et donc se situent à un échelon d’impôt inférieur. Reprenant mon exemple, si, à la retraite, votre taux d’impôt effectif est rendu à 20 %, alors vous réaliserez une économie de 20 %. Ce n’est pas négligeabl­e. D’autant plus que, durant l’intervalle, les sommes dans le REÉR peuvent connaître une croissance à l’abri de l’impôt.

Mme Bouchard, j’aimerais vous amener sur une autre piste. Vous êtes encore bien jeune. Si vous êtes en santé, vous pourriez songer à souscrire une assurance vie qui n’aura comme objectif principal que de «payer vos impôts au décès». Souvent, j’ai observé que le coût de l’assurance est inférieur à la somme des impôts. Cela vous laissera plus d’argent à dépenser ou à donner à vos proches… de votre vivant.

Avertissem­ent: Fabien Major est un profession­nel inscrit à l’Autorité des marchés financiers, en épargne collective, et comme conseiller en sécurité financière pour Gestion de patrimoine ASSANTE/Major Gestion privée. Il peut percevoir des honoraires et commission­s liés à des produits financiers.

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