Le Journal de Montreal

Mario Lemieux en deuil

La mère de la légende des Penguins est portée à son dernier repos

- EtiEnnE Bouchard Agence QMI

L’ancienne vedette de la Ligue nationale de hockey et propriétai­re actuel des Penguins de Pittsburgh Mario Lemieux est en deuil de sa mère Pierrette, décédée à l’âge de 78 ans le 15 mai.

Les funéraille­s de la plus grande partisane du «Magnifique» ont eu lieu hier après-midi dans la plus stricte intimité, en présence de quelques centaines de personnes à l’intérieur d’un salon funéraire de l’arrondisse­ment de LaSalle, dans le quartier Ville-Émard, là où le numéro 66 et ses deux frères ont grandi.

Aussi, la famille éplorée voulait garder les choses simples et sobres. Aucun représenta­nt des médias n’a d’ailleurs été admis à la cérémonie funèbre. Ce souhait de discrétion est à l’image du numéro 66, un homme peu expressif en public, mais également tout le contraire de sa mère, qui n’hésitait pas à faire sentir sa présence dans l’aréna lorsque son fils était en action sur la patinoire.

«Quand il se présentait sur la glace, il savait qu’elle était là! Elle criait à chaque jeu de Mario, a commenté le chef de pupitre du Journal de

Montréal et ami de l’ex-hockeyeur, Jean-Claude Grenier, présent aux obsèques de Mme Lemieux. C’était une véritable passionnée qui voulait aider tout le monde. […]Lorsque Mario évoluait avec les Voisins de Laval (dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec, de 1981 à 1984), elle était la cheerleade­r de l’équipe. Elle attendait même chaque joueur près du vestiaire pour leur donner la main. Mais surtout, elle était fière de son Mario et lui, il savait qu’elle l’appuyait.»

EXPRESSIVE

Pour sa part, l’auteur Lawrence Martin avait précisé dans une biographie non autorisée sur la légende du hockey publiée en 1993 que «la voix de Mme Lemieux tonnait à travers tout l’aréna, ordonnant avec vigueur et sous un ton vociférant à son garçon de freiner ses adversaire­s».

«Elle était une boule de bowling sur le point d’abattre des quilles!», avait écrit Martin à son sujet.

À propos des parents de Mario Lemieux, M. Grenier précise qu’ils avaient des façons de voir diamétrale­ment opposées.

«Autant Jean-Guy [le père] était permissif et parlait peu, autant Pierrette représenta­it la main de fer dans un gant de velours qui était expressive à volonté.»

ENTRAÎNEME­NT DANS LE SALON

La carrière du premier choix au repêchage de 1984 aurait très bien pu se dérouler autrement, puisque sa famille n’était pas dans l’opulence. Parfois, tous les moyens étaient bons pour veiller à l’entraîneme­nt des trois jeunes patineurs du clan familial, en dépit du manque d’argent.

«À un certain moment, elle amenait de la neige dans la maison. Elle enlevait toute source de chaleur et ouvrait les portes afin de laisser circuler le froid, de sorte que ses protégés pouvaient s’entraîner sur un tapis aussi lisse que la glace», avait expliqué Martin dans son livre.

Celui-ci avait aussi cité Mme Lemieux en ces mots: «Ils ont fait tout un travail de démolition avec mon tapis, mais ce fut excellent pour améliorer la force de leurs chevilles!»

Enfin, même si le plus célèbre des enfants de la famille a choisi de s’expatrier en Pennsylvan­ie, il n’était pas question pour ses parents de quitter leur patelin.

«Les Lemieux ont grandi sur la rue Jogues; c’était un coin où il y avait surtout des familles modestes, a dit M. Grenier. Mario leur a éventuelle­ment proposé de déménager et de leur trouver une nouvelle maison, mais pour eux, c’était leur chez-soi.»

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Mario Lemieux a assisté aux funéraille­s de sa plus grande partisane hier.

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