Diffusion inexistante
Peu d'amateurs de sport frémissaient d'impatience à l'approche des Jeux panaméricains de Toronto. En tout respect pour les athlètes, on s'attendait à bien peu de ces Jeux où les quilles et le ski nautique constituent des disciplines officielles. Bref, les Jeux ne parviendraient pas à susciter le moindre intérêt chez nous, prévoyait-on. Or, c'est tout le contraire qui se produit.
Il faut cependant dire qu’à quelques jours du début des Jeux, même les plus optimistes craignaient le pire. Les organisateurs n'arrivaient pas à vendre leurs billets et la population locale se plaignait du budget consacré aux Jeux et des bouchons de circulation causés par ceux-ci.
Pire encore, on qualifiait les Jeux panaméricains de 2015 de manifestation sportive de second ordre. Bien entendu, les absences d’Usain Bolt, Michael Phelps, Christine Sinclair et des vedettes de la NBA, entre autres, ne contribuaient pas à mousser le produit.
Malgré tout, des prestations hors de l'ordinaire des athlètes canadiens sont venues changer la donne. Les amateurs de sport ont soudainement décidé de se brancher sur les Jeux panaméricains. Mais comme, de toute évidence, même le diffuseur officiel n'anticipait pas un succès-monstre, l'offre télévisuelle est plutôt mince.
CIRCULEZ, IL N'Y A RIEN À VOIR!
Avant le début des Jeux, les téléspectateurs ne s'attendaient pas à ce que ce diffuseur officiel, CBC/Radio-Canada, leur offre une couverture en continu des Jeux panaméricains, comme ce fut le cas pour les Jeux olympiques de Sotchi en février 2014. Toutefois, une couverture aussi déficiente n'était pas ce que les téléspectateurs imaginaient non plus.
Deux cas en particulier ont soulevé l'ire des amateurs au cours de la dernière semaine : la finale du tournoi de baseball masculin et la finale du tournoi de basketball féminin. Dans les deux cas, le Canada a remporté l'or face aux États-Unis, et de façon plutôt dramatique lors du match de baseball.
Si la webdiffusion ne fait pas encore partie de vos habitudes télévisuelles, il vous était impossible de voir ces deux événements. Le diffuseur public a d'ailleurs été inondé de plaintes à ce sujet, en début de semaine. Du côté de la CBC, on a décidé de bonifier l'offre télévisuelle d'ici à la fin des Jeux, tandis qu'à Radio-Canada, on continue de faire peu de cas des Jeux panaméricains.
S'INSPIRER DE SOTCHI
En tant que société d'État, CBC/Radio-Canada ne peut sortir gagnante d'une telle aventure, au sein de l'opinion publique. Si la couverture s'avère abondante, certains jugeront qu'il s'agit là d'un gaspillage de fonds publics. Si, en revanche, on nous prive des principaux événements en direct comme c'est présentement le cas, d'autres soutiendront que le diffuseur public ne s'acquitte pas de son mandat.
Par contre, il aurait été dans l’intérêt de tous que CBC/Radio-Canada s'entende avec les chaînes sportives RDS et TVA Sports pour la diffusion de certains événements, comme à Sotchi.
Si Radio-Canada tenait tant à poursuivre la diffusion d'émissions comme Des squelettes dans le placard ou le Grand Rire de Québec 2008 pendant l'été, une entente avec les chaînes sportives privées, qui nous présentent plus que leur part de reprises en cette période de l'année, aurait été souhaitable.
Enfin, s'il y a quelque chose de positif à retenir de cette expérience, c'est que l'édition 2015 des Jeux panaméricains aura été victime de son propre succès.