Le Journal de Montreal

Mais on refuse de se réjouir

- DAPHNÉE DION-VIENS

Les défenseurs du réseau public refusent de se réjouir de cette hausse de popularité de leurs écoles, une réaction normale dans le contexte politique actuel, estime un expert du domaine de l’éducation.

La Fédération des commission­s scolaires a refusé de commenter les chiffres obtenus par Le Journal. «Il s’agit plus d’une stabilité que d’une tendance réelle, selon nous», a indiqué son attachée de presse, Caroline Lemieux.

PRUDENCE

Le son de cloche est semblable du côté de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), qui représente des milliers d’enseignant­s, de profession­nels et d’employés de soutien du réseau public.

«On est un peu prudent, on parle plus d’une relative stabilité», affirme sa présidente, Louise Chabot.

Il s’agit d’une vue d’ensemble qui pourrait se traduire différemme­nt si le portrait était disponible par région, ajoute-t-elle.

«On sait qu’à Montréal, c’est là où la compétitio­n est la plus féroce. Dans le contexte des compressio­ns et des coupes de services dans le réseau public, estce qu’il y aurait une tendance inverse dans la métropole?»

CONTEXTE POLITIQUE

La tiédeur des acteurs du réseau public, qui refusent de se réjouir de ces chiffres, peut s’expliquer en partie par le contexte politique actuel, selon Jean Bernatchez, professeur en administra­tion scolaire à l’Université du Québec à Rimouski.

Rappelons que ceux-ci sont présenteme­nt à couteaux tirés avec le gouverneme­nt Couillard, à la fois à cause des compressio­ns en éducation, des négociatio­ns avec les syndicats et des chambardem­ents à venir dans les commission­s scolaires.

«Il y a un lien, c’est certain, affirme M. Bernatchez. C’est relativeme­nt une bonne nouvelle pour le réseau public, mais [ses acteurs sont] mobilisés par d’autres dossiers, puisqu’il y a énormément d’incertitud­e présenteme­nt», dit-il.

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LOUISE CHABOT Présidente de la CSQ

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