Le Journal de Montreal

Payant de travailler pour UberX?

L’entreprise estime que certains chauffeurs font plus de 1000 $ par semaine

- RICHARD OLIVIER

Lors d’une soirée de recrutemen­t jeudi dernier à Laval, UberX affirmait à ses candidats que les meilleurs chauffeurs font 1500 $ par semaine. Un salaire alléchant pour la vingtaine de personnes qui attendaien­t patiemment qu’on les appelle pour identifica­tion.

Après une vérificati­on de leurs antécédent­s judiciaire­s, ils pourront devenir chauffeurs d’UberX.

TVA Nouvelles a suivi pendant une soirée Michel, un chauffeur qui travaille depuis les tout débuts d’UberX, en octobre dernier.

Éclairagis­te et travailleu­r autonome, il compte déjà plus de 3660 courses à son actif.

Sa première course a décidé du reste. «J’ai aimé ça. Une chose que je ne pensais jamais faire de ma vie, chauffeur… de covoiturag­e!»

Chaque mercredi, Uber lui verse les recettes de ses courses par dépôt direct. Les meilleures semaines, il a fait plus de 1300$. Il estime que s’il travaillai­t de 40 à 45 heures par semaine, son revenu brut déclaré pourrait atteindre de 60 à 65 000 $ par année.

De son côté, UberX retient 20% du total d’une course toujours réglée avec une carte de crédit.

Cet argent part directemen­t aux États-Unis, où le siège social d’Uber est établi. Quand on demande à Michel, si cet argent est déclaré, il répond simplement que ce n’est pas son problème.

Il est 19h30, et l’applicatio­n vient d’être activée sur le téléphone intelligen­t de Michel.

Sa première cliente habite Longueuil. Elle se rend à Montréal pour le travail. «Ils sont plus fiables et moins chers que les taxis», explique-t-elle. À destinatio­n, le téléphone de Michel affiche un montant de 17 $. Sa cliente estime qu’un taxi lui aurait coûté le double.

PLUS FACILE

Au cours de la soirée, Michel conduira surtout des touristes, Américains pour la plupart, qui trouvent plus facile d’utiliser UberX.

«C’est beaucoup plus simple pour mes amis américains d’utiliser Uber», explique ce Torontois qui les accompagne. Souvent, les taxis de Montréal ne prennent que l’argent comptant».

Un couple de Parisiens trouve cependant que le service d’UberX souffre de la comparaiso­n avec la France. «Là-bas c’est vraiment

nickel, alors qu’ici, on a des gens qui ne connaissen­t pas les routes sur leur applicatio­n et on a rencontré des personnes très désagréabl­es.»

PAS PEUR DES REPRÉSAILL­ES

Des chauffeurs de taxi ont déjà apostrophé Michel près d’un hôtel. Maintenant, il tient son téléphone loin du pare-brise pour ne pas être repéré.

Il ne craint pas non plus le Bureau du taxi qui pourrait saisir son véhicule pour transport illégal de personnes.

«Ça fait partie de la game, croit-il. Uber défraie tous les coûts [si un chauffeur se fait épingler]. Ils nous prêtent une voiture. Ce n’est pas vraiment illégal. Si ce l’était, la police irait chez Uber pour débrancher leurs ordinateur­s!»

La soirée s’annonce plutôt moyenne quand nous laissons Michel vers 22 h 30. «J’ai fait à peu près 50$ pour trois heures. C’est pas énorme.»

Qu’à cela ne tienne, il y aura d’autres soirées pour l’homme. Il espère qu’un jour, «Québec pourra s’entendre avec Uber pour le bien des consommate­urs».

 ??  ?? Chauffeur pour UberX, Michel ne craint pas que le Bureau du taxi de Montréal saisisse son véhicule. En juin, le BTM et le Service de police de la Ville de Montréal avaient saisi une trentaine de véhicules UberX (photo).
Chauffeur pour UberX, Michel ne craint pas que le Bureau du taxi de Montréal saisisse son véhicule. En juin, le BTM et le Service de police de la Ville de Montréal avaient saisi une trentaine de véhicules UberX (photo).
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Michel Chauffeur UberX

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