Le Journal de Montreal

Dettes d’études : que faire lorsqu’on ne peut pas payer ?

- CARL RENAUD

Plusieurs étudiants québécois vont empocher des milliers de dollars en prêts et bourses au cours des prochaines semaines pour payer leurs droits de scolarité et, dans certains cas, une portion de leurs frais de subsistanc­e. Ils se partageron­t plus d’un milliard de dollars pour l’année scolaire 2015-2016.

Pendant ses études postsecond­aires, un étudiant québécois accumule en moyenne une dette de 11 125 $. La somme se chiffre à 12 737 $ pour un diplômé universita­ire de premier cycle. Elle atteint 16 066 $ pour les finissants de la maîtrise et 24 130 $ pour ceux du doctorat. Les données proviennen­t de l’Aide financière aux études pour l’année 2012-2013.

ATTENTION À VOTRE DOSSIER DE CRÉDIT

Il n’est pas évident de rembourser rapidement une somme aussi importante. La plupart des ex-étudiants prennent plusieurs années, parfois une décennie, pour acquitter leur dette d’études. Malheureus­ement, une fois le diplôme en main, des finissants ont de la difficulté à honorer leur créance en raison de contrainte­s financière­s.

Devant une telle situation, il est préférable de ne pas jouer à l’autruche, en se mettant la tête dans le sable, de façon à ignorer que le prêt étudiant doit être remboursé. L’emprunteur qui omet de faire ses paiements mensuels peut affecter son dossier de crédit et compromett­re de futurs projets, comme l’achat d’une voiture, même si les prêts étudiants sont garantis par le gouverneme­nt. Québec a prévu des mesures pour soutenir les ex-étudiants qui ne sont pas capables de rembourser l’institutio­n financière, qui a déboursé le prêt. Premièreme­nt, à la fin de leurs études, les diplômés ont droit à un répit de six mois avant de commencer à rembourser.

Pendant cette période, le finissant n’est pas obligé de faire des paiements. Mais les intérêts s’ajoutent à sa dette car ils ne sont plus acquittés par l’État. Ensuite, les diplômés doivent prendre une entente de paiement avec leur prêteur, Desjardins ou l’une des grandes banques. Par la suite, les ex-étudiants qui éprouvent des problèmes financiers peuvent obtenir un autre sursis de six mois par le biais du Programme de remboursem­ent différé. Au cours de cette période, c’est le gouverneme­nt du Québec qui se charge de payer les intérêts.

Le diplômé n’aura même pas à les rembourser. Un ex-étudiant peut utiliser le programme plus d’une fois mais il est limité à un maximum de 60 mois pour l’ensemble de sa vie.

PRÊTS NON REMBOURSÉS

En 2012-13, le gouverneme­nt du Québec a reçu pas moins de 10 813 réclamatio­ns pour des prêts non remboursés. L’État avait dû verser près de 83 M$ aux institutio­ns financière­s pour honorer les créances des délinquant­s. Heureuseme­nt, lors de cet exercice, Québec a recouvré un peu plus de 82 M$ auprès de mauvais payeurs.

Les fonctionna­ires du ministère de l’Éducation et de l’Enseigneme­nt supérieur ne restent pas les bras croisés quand un diplômé arrête de payer. Dès que le prêteur les prévient, l’ex-étudiant est contacté et une nouvelle entente de remboursem­ent, adaptée à ses capacités financière­s, lui est soumise. Par contre, si l’emprunteur continue de ne pas payer, des démarches judiciaire­s peuvent être entreprise­s à son endroit. Il arrive même que le trésor public s’empare des remboursem­ents d’impôt et des crédits d’impôt destinés au contribuab­le pour récupérer la mauvaise créance.

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