Une année de défis pour Télé-Québec
Après une année marquée par deux changements de patrons, un projet avorté de migration sur internet et plusieurs coupures, TéléQuébec devra surmonter d’autres défis cet automne.
Cette réalité n’échappe pas aux nouveaux dirigeants du diffuseur généraliste, qui insistent pour rappeler la pertinence du service public. En entrevue au Journal de
Montréal en marge du lancement de programmation qui avait lieu hier, la nouvelle PDG du réseau, Marie Collin, soutient qu’en vertu des nouvelles politiques réglementaires du CRTC adoptées au printemps, le rôle de Télé-Québec est plus important que jamais. «Les chaînes spécialisées peuvent maintenant faire tout ce qu’elles veulent, dit Mme Collin. Si Historia veut arrêter de parler d’histoire, elle peut. Si MusiquePlus ne veut plus parler de musique, elle peut aussi. Qu’est-ce qui va arriver? Les diffuseurs privés, qui ont des enjeux de rentabilité, vont aller vers des genres qui peuvent leur permettre de réaliser des profits. Résultat: les genres qui sont l’ADN de TéléQuébec, mais qui coûtent plus cher à produire, comme la jeunesse, la culture, la télé d’opinion, le documentaire, vont être délaissés par les chaînes privées. Voilà pourquoi c’est important d’avoir une télé qui respecte sa mission. C’est la responsabilité de Télé-Québec d’offrir un produit diversifié.»
PERTINENCE
Le mot «pertinence» était aussi sur les lèvres de Denis Dubois. Recruté en mars dernier suivant le départ de Dominique Chaloult pour Radio-Canada, le directeur général des programmes de Télé-Québec a ouvert son allocution en soulignant la nécessité d’avoir un diffuseur public fort dans le paysage culturel en 2015.
«Comme société, on doit se questionner, on doit nuancer ses propos… Il n’y a pas beaucoup de plateformes au Québec qui nous permettent de faire cela. Les chaînes spécialisées évitent de plus en plus les questions. Elles veulent flatter le goût du public. Chez les généralistes, on préfère développer des variétés... Reste donc Télé-Québec», a déclaré M.
Dubois.
« LÀ POUR RESTER »
Huit mois après les révélations du quotidien La Presse à propos du projet de fermeture de Télé-Québec du gouvernement libéral, Marie Collin semble confiante en l’avenir, malgré les nombreux défis qui l’attendent. «Télé-Québec est là pour rester, mais elle doit être offerte sur le plus de plateformes possible, indique-t-elle. On doit rendre nos contenus accessibles au public. Avec l’équipe actuelle de direction, on va travailler là-dessus. On est un joueur isolé par rapport aux grands conglomérats qui peuvent multiplier leur offre sur une multitude de plateformes.»