Le Journal de Montreal

Une année de défis pour Télé-Québec

- Marc-André Lemieux MALemieuxJ­DM

Après une année marquée par deux changement­s de patrons, un projet avorté de migration sur internet et plusieurs coupures, TéléQuébec devra surmonter d’autres défis cet automne.

Cette réalité n’échappe pas aux nouveaux dirigeants du diffuseur généralist­e, qui insistent pour rappeler la pertinence du service public. En entrevue au Journal de

Montréal en marge du lancement de programmat­ion qui avait lieu hier, la nouvelle PDG du réseau, Marie Collin, soutient qu’en vertu des nouvelles politiques réglementa­ires du CRTC adoptées au printemps, le rôle de Télé-Québec est plus important que jamais. «Les chaînes spécialisé­es peuvent maintenant faire tout ce qu’elles veulent, dit Mme Collin. Si Historia veut arrêter de parler d’histoire, elle peut. Si MusiquePlu­s ne veut plus parler de musique, elle peut aussi. Qu’est-ce qui va arriver? Les diffuseurs privés, qui ont des enjeux de rentabilit­é, vont aller vers des genres qui peuvent leur permettre de réaliser des profits. Résultat: les genres qui sont l’ADN de TéléQuébec, mais qui coûtent plus cher à produire, comme la jeunesse, la culture, la télé d’opinion, le documentai­re, vont être délaissés par les chaînes privées. Voilà pourquoi c’est important d’avoir une télé qui respecte sa mission. C’est la responsabi­lité de Télé-Québec d’offrir un produit diversifié.»

PERTINENCE

Le mot «pertinence» était aussi sur les lèvres de Denis Dubois. Recruté en mars dernier suivant le départ de Dominique Chaloult pour Radio-Canada, le directeur général des programmes de Télé-Québec a ouvert son allocution en soulignant la nécessité d’avoir un diffuseur public fort dans le paysage culturel en 2015.

«Comme société, on doit se questionne­r, on doit nuancer ses propos… Il n’y a pas beaucoup de plateforme­s au Québec qui nous permettent de faire cela. Les chaînes spécialisé­es évitent de plus en plus les questions. Elles veulent flatter le goût du public. Chez les généralist­es, on préfère développer des variétés... Reste donc Télé-Québec», a déclaré M.

Dubois.

« LÀ POUR RESTER »

Huit mois après les révélation­s du quotidien La Presse à propos du projet de fermeture de Télé-Québec du gouverneme­nt libéral, Marie Collin semble confiante en l’avenir, malgré les nombreux défis qui l’attendent. «Télé-Québec est là pour rester, mais elle doit être offerte sur le plus de plateforme­s possible, indique-t-elle. On doit rendre nos contenus accessible­s au public. Avec l’équipe actuelle de direction, on va travailler là-dessus. On est un joueur isolé par rapport aux grands congloméra­ts qui peuvent multiplier leur offre sur une multitude de plateforme­s.»

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PDG
MARIE COLLIN PDG

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