Le Journal de Montreal

Des économies pour les fabricants

- CAROLINE PAILLIEZ

L’abolition de la consigne sur les canettes et les bouteilles de plastique représente­rait des économies totalisant près de 26,8M$, estime une étude rendue publique dans les derniers jours.

«Il en coûte sept fois plus cher de traiter une bouteille [de plastique] à la main plutôt que de la récupérer par la collecte. Quant à la récupérati­on des canettes […], elle entraîne des coûts importants dans un système de consigne», peut-on lire dans l’étude.

Pour le consommate­ur, cela signifiera­it qu’il ne paierait plus les 5 cents de consigne pour chacune des canettes achetées.

DES LIMITES

Les recommanda­tions du rapport commandé par le gouverneme­nt du Québec ne touchent toutefois pas les consignes de bouteilles de bière brune en verre, qui sont gérées par l’Associatio­n des brasseurs du Québec.

Le responsabl­e du Centre de recherche en économie de l’environnem­ent, de l’agroalimen­taire, des transports et de l’énergie (CREATE) admet que ses recommanda­tions ont des limites. Et que le gouverneme­nt devra faire des choix selon ses priorités.

«Il y a des hypothèses à saveur politique, comme l’importance qu’on accorde aux personnes plus démunies. Tout ça mis en semble, il n’y a pas de conclusion absolument déterminée», a indiqué Patrick Gonzalez, professeur d’économie à l’Université Laval.

BOUTEILLES DE VIN

L’étude estime à l’inverse que le gouverneme­nt devrait imposer des consignes pour les bouteilles de vin.

«Le verre est un matériau lourd qui aboutit en définitive au dépotoir s’il est déposé dans le bac bleu alors qu’il pourrait être potentiell­ement recyclé s’il était traité à la main», constate l’étude.

Il coûte en effet entre 40 et 60% plus cher de traiter une bouteille de vin par le système de collecte sélective que par la consigne, selon l’étude.

Les chercheurs ont calculé des gains d’environ 4,3M$ au total. Ils ne précisent toutefois pas à combien devrait s’élever le montant de la consigne.

Pour M. Gonzalez, le grand gagnant de cette option serait la SAQ, qui doit payer pour l’instant une participat­ion pour le tri. N’empêche que la SAQ s’oppose fermement à l’idée de la consigne, prétextant que la mesure lui coûterait près de 250M$.

L’analyste de renommée internatio­nale, Clarissa Morawski, avait toutefois indiqué au Journal en mai que la SAQ se couvrait de ridicule en avançant ce chiffre. La directrice de la firme CM Consulting à Toronto estimait plutôt les coûts à 16M$.

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