Quel stationnement ?
Deux courtières devront payer plus de 38 000$ pour fausses représentations
Deux agentes immobilières ayant promis un stationnement qui n’existait pas doivent payer près de 40 000 $ aux acheteurs en plus de devoir annuler la vente de la maison de plus de 1,7 M$.
Une juge de la Cour supérieure vient d’annuler la vente d’une chic maison de Westmount, en plus d’imposer aux courtières de verser 38264$ en dommages aux acheteurs. Elles ont fait de fausses représentations en leur faisant miroiter un deuxième stationnement qui n’appartenait pas à la résidence.
Les acheteurs floués sont Nicole Sénécal et Roger Southin, les propriétaires de SoSen, la compagnie derrière les produits de beauté Jouviance.
En 2011, le couple recherchait une maison avec deux espaces de stationnement au centre-ville.
La perle rare a été trouvée au sommet de la ville, sur la rue Summit Circle, dans Westmount. Sur la fiche de la résidence, on parlait bien d’une place dans le garage et d’une autre dans l’allée derrière la maison.
Or, quelques minutes après leur achat, après avoir stationné leur auto dans «leur» stationnement, un voisin a placé une note dans le parebrise, leur soulignant que ce stationnement ne leur appartenait pas. Et il avait raison.
NÉGLIGENCE
C’est la courtière Marie-Yvonne Paint qui a ajouté ce stationnement à la fiche de vente en 2010, au moment où la maison était difficile à vendre. Lors des transactions précédentes, on faisait mention d’un seul stationnement.
Dans sa décision rendue le 20 août, la juge Élise Poisson parle d’une «faute» et d’une «négligence grossière» d’une courtière expérimentée.
Mme Paint devait s’assurer de l’exactitude des informations sur la fiche, et ce, même si les acheteurs auraient aisément pu constater en parcourant le certificat de localisation que cette place n’existait que dans leurs rêves.
Sa collègue Jackie Boulay, qui a fait le suivi de la vente, est elle aussi incriminée, car elle a confirmé à plusieurs reprises que l’espace de stationnement existait bel et bien.
La juge a toutefois conclu que les courtières n’avaient pas l’intention de tromper les acheteurs.
En contrepartie, elle s’est rangée du côté des acquéreurs qui exigeaient l’annulation de la vente, soutenant qu’ils ne l’auraient jamais achetée avec un seul stationnement.