Des manifestants déjouent la sécurité au caucus libéral
SAINT-GEORGES | Des manifestants ont perturbé hier la réunion du caucus des députés libéraux de Philippe Couillard qui se déroulait à Saint-Georges, en Beauce, sous très haute surveillance policière. Une poignée de manifestants provenant du milieu de l’enseignement ont même déjoué en matinée les importantes mesures de sécurité déployées à l’hôtel Le Georgesville.
Une cinquantaine d’agents de la paix n’ont pas suffi à empêcher quatre membres de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) d’interrompre le point de presse du premier ministre. Alors qu’il s’apprêtait à s’adresser aux journalistes, les quatre manifestants ont brandi leurs pancartes et scandé: «Le gouvernement Couillard abandonne l’école publique!» Ils ont rapidement été escortés par les policiers à l’extérieur de l’établissement.
Devant l’hôtel, une quinzaine de leurs collègues les appuyaient avec des bruits de sirènes. Le président de la FAE, Sylvain Mallette, était du nombre. Il a promis que ses membres ne resteront pas les bras croisés pendant qu’on tente de dilapider leurs acquis. «On va faire tout ce que l’on doit faire, on va faire tout ce qu’il faut pour défendre nos conditions de travail et défendre l’école publique, et s’il faut aller jusqu’à la grève, nous irons jusqu’à la grève», at-il dit.
MANIFESTANTS RENCONTRÉS
En fin d’après-midi, c’était au tour de représentants du milieu de la santé et des employés de l’État de manifester leur mécontentement devant les mesures d’austérité du gouvernement. Quelque 200 manifestants ont pris d’assaut le stationnement de l’hôtel qui accueille les troupes libérales jusqu’à vendredi.
Le ministre de la Santé a accepté de s’entretenir avec trois de leurs porte-parole, une rencontre d’une quarantaine de minutes derrière un bureau vitré. Si Gaétan Barrette était satisfait de la discussion, la représentante régionale de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec l’était un peu moins. «Difficilement rassurée […], la seule chose qui m’a rassurée, c’est qu’il n’a jamais brisé, déchiré un contrat qui était actuellement en cours», a commenté Manon Larochelle.
Le premier ministre Philippe Couillard s’est pour sa part montré peu ouvert aux compromis. «Pour chaque personne qui manifeste, vous avez probablement cent personnes qui ne manifestent pas. Toutes les opinions sont reçues, on les entend, mais les décisions du gouvernement que je dirige ne sont pas influencées par les manifestations de toutes sortes», a prévenu Philippe Couillard.