Vive le vent !
La campagne ne lève pas. Ça fait pourtant plus d’un mois qu’elle est lancée. Mais le vent n’est pas très fort. On sait de quel côté il souffle, ce vent… Les idées, les analyses, les programmes? Qu’importe aux Québécois? Ils vont voter dans le sens du vent.
Cette campagne nous permet de voir que la plupart des gens ne s’intéressent pas plus qu’il ne le faut aux élections.
On a beau avoir tous les «ogues» de ce monde pour nous éclairer de leur sagesse, pas un ne semble s’apercevoir que nos réflexes électoraux ne sont rattachés qu’à du vent. Comme leurs ancêtres canadiens-français, les Québécois francophones votent selon leurs émotions et non selon leurs convictions, comme le disait Wilfrid Laurier.
Souvenez-vous, par exemple, qu’il n’y a pas tellement longtemps, en 2011, le solide Gilles Duceppe se faisait balayer par une vague soulevée par la popularité du bon Jack Layton qui portait le chandail du Canadien et qui était dans le vent. À tel point que Guy A. Lepage, lui aussi toujours dans le vent, s’était empressé de lui donner une tape dans le dos, pour son émission du dimanche soir; et le tour fut joué.
Aimait-on les idées de Jack Layton? Non. Les connaissait-on? Non plus. On en avait assez des sempiternels conservateurs, libéraux ou bloquistes, alors… on a voté pour n’importe quoi. Qu’est-ce que ça a amélioré? Rien.
LE DÉSARROI DES OPPORTUNISTES
Du côté de ceux qui votent pour les rouges, on fait fi du «statut-quisme» de Justin Trudeau, l’homme du pot. Il est jeune et beau garçon. Ceux qui vont voter pour lui le feront pour ces raisons, si on peut appeler cela des raisons.
Nouvellement investie, Mélanie Joly, qui porte bien son nom, n’a rien à offrir, sinon «combattre le chômage», et voilà qu’elle est dans le vent à Ahuntsic-Cartierville.
Cela dit, pour les libéraux, qui ont longtemps été le parti habituel du pouvoir au Canada, et donc le véhicule favori des opportunistes, comme c’est le cas au Québec avec le PLQ, le vent ne souffle qu’à moitié… Faut-il faire défection vers le NPD? Pauvres opportunistes! Avant, les choses étaient claires.
Oui, les Maria Mourani de ce monde, sensibles à la direction du vent, vont parfois dans le bateau du NPD.
Je la voyais entourée d’affiches unilingues anglaises, récemment, et je me disais que cette femme n’a jamais réellement cru dans les idées du Bloc… Mais ce n’est pas grave puisque ce ne sont pas les idées qui comptent, c’est le vent.
LES CAPRICES DU DIEU ÉOLE
Gilles Duceppe revient à la barre du Bloc, mais le vent n’est pas dans son dos.
Stephen Harper, qu’on déteste sans savoir pourquoi, n’est pas non plus dans le vent par les temps qui courent.
Justin Trudeau n’a qu’à continuer de faire le beau pour finir par remonter la pente.
Quant au NPD, je cherche à savoir pourquoi le dieu Éole l’appuierait plus que les autres et je ne vois pas…
Du vent, du vent; voilà ce qui fera voter les Québécois… comme en 2011.
Comme leurs ancêtres canadiensfrançais, les Québécois francophones votent selon leurs émotions et non selon leurs convictions, comme le disait Wilfrid Laurier