Le Journal de Montreal

ELLE AVALE SA COLLECTION DE GOMMES À EFFACER

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Une fillette du quartier Rosemont a été hospitalis­ée pour avoir trop mangé de gommes à effacer. La jeune demoiselle, dont nous tairons le nom pour des raisons de confidenti­alité, a avalé plus de 97 petites effaces parfumées. C’est lors d’une gastroscop­ie que les médecins ont découvert la nature de la masse que la fillette avait dans l’estomac. Honteuse et souffrante, cette dernière était restée muette quant aux causes de son mystérieux mal. La radiograph­ie s’étant révélée non concluante, les soignants ont dû faire appel à une caméra munie d’une pince pour extraire une portion de la masse. Bien que mâchouillé et abîmé par l’acide gastrique, ce morceau, d’une grosseur de 1 cm x 2 cm, était clairement une gomme à effacer. « J’ai reconnu tout de suite le personnage en forme de fraise, parce que j’ai donné la même à ma filleule pas plus tard que la semaine dernière », raconte la chirurgien­ne. La mère de l’enfant était catastroph­ée et très inquiète de voir que sa fille avait

LA FILLETTE AVAIT MENTI

« Ma fille était très fière de sa collection de gommes à effacer, a commenté la mère. Elle pouvait passer des heures chaque jour à les observer, à les compter et à les classer par couleurs ou par odeurs. Il lui arrivait même de dormir avec la petite valise qui les contenait. Elle les sentait souvent, car elles ont un délicieux parfum fruité, mais jamais je n’aurais pu imaginer qu’elle les mangerait, s’exclame la mère. Graduellem­ent, j’ai constaté que sa collection diminuait. Je lui ai donc posé des questions à ce sujet : elle m’a affirmé qu’elle en avait perdu à l’école. J’étais étonnée, parce que c’est une enfant très organisée, mais je me suis dit que c’était plausible, et je n’y ai plus pensé. » Samedi matin, la fillette se plaignait de graves maux de ventre. Après quelques heures, la mère a décidé de ne pas courir de risque et l’a emmenée à l’hôpital, croyant d’abord à une crise d’appendicit­e. « Peut-être ai-je été négligente en la laissant devenir obsédée par sa collection, mais cela me semblait bien innocent et sans danger pour elle. J’aurais dû être plus ferme et établir des limites. »

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