Le 39e FFM est lancé
Les années se suivent et se ressemblent au FFM. Ainsi, comme c’est souvent le cas, c’est sur fond de controverse que la 39e édition du festival montréalais a été lancée hier soir avec la première mondiale du film Muhammad : Messenger of God.
Problèmes de financement, promesses de changement, succession de Serge Losique… Ces sujets reviennent régulièrement sur le tapis (rouge) du FFM.
C’est le cas encore cette année alors le maire de Montréal Denis Coderre a laissé entendre mercredi qu’un changement de cap était nécessaire pour la survie du festival et que Gilbert Rozon a admis le lendemain dans La Presse qu’il serait prêt à succéder à Serge Losique si ce dernier acceptait de passer le flambeau. Une situation qui n’est pas sans rappeler la tristement célèbre «crise des festivals» de 2005 alors que Spectra avait tenté de remplacer le FFM par un nouveau festival qui n’a duré qu’un an.
«On a essayé de m’enterrer vivant si souvent que s’il y avait des jeux olympiques pour les morts vivants, j’y serai», a d’ailleurs ironisé hier Losique dans son discours d’ouverture.
Bon joueur, M. Losique avait, quelques minutes plus tôt, accueilli lui-même le maire Coderre sur son tapis rouge. Ce dernier a dit être prêt à collaborer avec Losique.
«Ce qui est important aujourd’hui, c’est la soirée d’ouverture, a répondu M. Coderre lorsque questionné sur la proposition de Gilbert Rozon.
«Je pense que Montréal est une capitale du cinéma et après le festival, on va se réunir (avec M. Losique) pour trouver des solutions pour travailler ensemble. Je veux que ça fonctionne.»
«UN FILM DE PROPAGANDE»
Quant au film projeté pendant la soirée d’ouverture, il est loin d’avoir fait l’unanimité. Avant même d’avoir été montré, Muhammad: Messengers of God – qui relate l’enfance du prophète Mahomet - avait déjà été fortement critiqué parce qu’il a été produit en partie par la République islamique d’Iran, un gouvernement qui a déjà interdit à plusieurs cinéastes de s’exprimer.
Pas étonnant que des dizaines de manifestants s’étaient déplacés au Cinéma Impérial hier pour s’insurger contre le gouvernement iranien et contre la projection de ce «film de propagande» réalisé par l’Iranien Majid Majidi. Sorti en Iran hier, Muhammad: Messenger of God n’offre rien de très intéressant sur le plan cinématographique, à part quelques images spectaculaires et une reconstitution d’époque admirable (le budget de production dépasserait les 40 millions $). Sinon, ce film pompeux, sirupeux et interminable (plus de trois heures) ne sert qu’à chanter la gloire du prophète. Le 39e FFM se poursuit jusqu’au 7 septembre.