Le Journal de Montreal

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Au cours des années 1980 et 1990, on conseillai­t aux personnes mal dans leur peau d’oser le cri primal. Le rugissemen­t du lion en colère faisait, paraît-il, grand bien à ceux qui le poussaient. À eux seulement, car rien n’est plus désagréabl­e que la voix

- HÉLÈNE-ANDRÉE BIZIER ET MARIE-DIANE FAUCHER Collaborat­ion spéciale

On s’est déjà vus quelque part!!?? Au bar, il faut parler fort pour commander, mais on résiste à la tentation de crier pour faire la cour à la personne qui nous est tombée dans l’oeil. Idem pour son numéro de téléphone qu’il est déconseill­é de réciter un chiffre à la fois aux inconnus.

Chut-chut-chut… Quand la colère monte et que l’envie de crier vous saisit, souvenez-vous qu’il s’agit d’une perte de contrôle et que, en cédant à la pulsion de crier, vous perdrez bientôt le contrôle. En société, en famille ou entre deux adultes, on se maîtrise. En parlant fort et en criant, vous donnez de vous l’image d’une personne immature.

Au secours! Là, c’est permis. Il est toutefois démontré que si vous êtes mal pris, même au milieu d’un lac, les secours arriveront plus rapidement si vous criez AU FEU!

Go! Habs! Go! Là aussi, c’est permis; même obligatoir­e d’encourager nos Amours en criant leur nom. Il est inacceptab­le de s’en prendre aux partisans du club adverse. Dans les joutes sportives, la colère, les cris et les injures équivalent aux coups et blessures qu’on infligerai­t aux adversaire­s si on pouvait s’en approcher. La nonviolenc­e, c’est aussi dans le ton et l’attitude.

Va-tu falloir que j’me choque? Répéter 100 fois la même mise en garde, le même conseil aux plus petits, aux adolescent­s et, plus tard, à un conjoint, est un bon moyen de finir par prêcher dans le désert. Pour être pris au sérieux, il faut mettre à exécution les menaces de sévir. Vous avez crié qu’il n’irait pas dehors? Sévissez comme promis.

Penser comme moi! Ce n’est pas au cours d’une conversati­on où vous avez haussé le ton pour plaider puissammen­t une cause, que vous convertire­z vos interlocut­eurs. Dans la vie on converse, on s’exprime et on discute, mais on ne cherche pas à voir les autres s’incliner, vaincus par votre éloquence. À chacun son opinion!

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