Montréal en bouteille
Cola 1642 n’a rien d’un cola ordinaire. Il s’agit d’un cola réinventé par des Français tombés amoureux du Québec et de sa métropole, d’une boisson gazeuse artisanale à laquelle on a voulu donner une âme et un parfum: celui de Montréal.
Cola 1642, c’est l’ambiance du Mile-End et son insouciance, c’est une terrasse de la rue Saint-Denis sous le soleil, un festival en ébullition, un but du Canadien de Montréal et les pétillants cris de joie qui l’accompagnent, bref c’est un peu de nous tous emprisonné dans une bouteille et en plus ça vient
d’icitte, nous disent ses créateurs, Bastien Poulin, Mélanie Mamet et Maxime Lambert.
Charmés par les couleurs de notre belle province et la chaleur de ses habitants, ils ont choisi de prendre racine chez nous, à Montréal, et de nous faire profiter de leur talent d’entrepreneurs.
Sébastien Poulin raconte avoir été fasciné par le succès commercial de Breizh Cola, une boisson gazeuse créée par les propriétaires d’une brasserie de sa Bretagne natale pour concurrencer les géants américains Coke et Pepsi.
C’était il y a 12 ans. Le jeune homme d’affaires de 32 ans terminait ses études en marketing et en commerce. Il a aiguisé ses compétences dans le milieu de l’hôtellerie en Chine et en France avant d’aboutir à Montréal où il a travaillé comme directeur des ventes et du marketing pour deux grands hôtels du centre-ville.
BOISSON HAUT DE GAMME
«J’ai toujours rêvé de démarrer ma propre entreprise», relate-t-il. En 2013, inspiré par le modèle d’affaires de Breizh Cola, il décide de tenter sa chance ici et fonde Cola 1642 avec trois amis français. L’idée est de créer une boisson gazeuse haut de gamme à saveur locale qui sera sucrée avec du sirop d’érable.
Un chimiste en agroalimentaire les aide à mettre au point leur recette dont le goût ressemble à s’y méprendre à celui du Coke original. «Nous mettons moins de caféine, un soupçon de sirop d’érable et du sucre de canne comme agent sucrant, deux produits moins nuisibles à la santé que le sirop de maïs, ce produit à haute teneur en fructose utilisé dans les autres boissons gazeuses», précise Sébastien.
Les bouteilles consignées, réutilisables 17 fois, viennent de Laval. Les étiquettes à l’effigie du fondateur de Montréal, Chomedey-DeMaisonneuve, sont créées à Anjou et l’emballage de carton est fabriqué à Dorval. Plus québécois que ça…
Le 9 janvier dernier, les 9000 premières bouteilles de Cola 1642 ont été mises sur le marché. Quelques mois plus tard, la jeune entreprise en produit 260 000. Leur participation à l’émission Dans l’oeil du
dragon, en mai dernier, leur a donné un solide coup de pouce. «Notre chiffre d’affaires a augmenté de 74 % depuis», note Bastien.
L’ATTRAIT DU LOCAL
Ils profitent également de l’engouement mondial pour les produits locaux. Coke et Pepsi ne pourront jamais les concurrencer sur ce terrain.
«Notre boisson demeure une boisson de plaisir qui ne doit pas remplacer l’eau», rappelle Bastien. Conscient des préoccupations du milieu de la santé au sujet des boissons gazeuses, ils songent à enlever la caféine de leur cola et même à offrir une version sucrée au stevia, un édulcorant naturel.
«Nous voulons créer une communauté de gens qui s’identifient à notre produit», explique Bastien. Pour être rentable, il suffit que chaque famille québécoise achète un carton de quatre bouteilles cinq fois par année. Avec déjà plus de 450 points de vente au Québec et plus de 10 000 caisses vendues en quelques mois, on comprend leur optimisme face à l’avenir.