Deux capitaines à bord de l’Armada
La flotte de l’Armada de Blainville-Boisbriand suivra les ordres de deux capitaines en vue de la cinquième saison de la formation dans la LHJMQ.
Les vétérans Nathanaël Halbert et Philippe Sanche porteront l’écusson en alternance au fil des 68 matchs de saison régulière. Ils succèdent ainsi à Daniel Walcott, Olivier Picard et Xavier Ouellet.
Le défenseur Guillaume Beaudoin agira à titre d’adjoint.
Après mûre réflexion, le directeur général et entraîneur-chef Joël Bouchard a accordé son vote à deux joueurs plutôt qu’un afin de guider sa jeune troupe. Une décision qu’il a prise, dit-il, en raison de la pression constante ressentie par le capitaine au cours du long périple en saison.
«Les jeunes en ont souvent beaucoup sur les épaules. Un système par alternance permet de leur enlever une certaine charge, a expliqué Bouchard qui a vu le potentiel de ses nouveaux maîtres à bord. Un capitaine ne peut pas s’occuper de tout en plus de se concentrer correctement sur son jeu.»
COMPLICITÉ
Entre Halbert et Sanche, il voit une grande complicité et une bonne complémentarité. Il n’a pas eu à se casser la tête pour arrêter son choix. «C’était assez évident. Ce sont eux qui sont ressortis le plus au camp d’entraînement, a-t-il indiqué. Ils partagent nos idées et sont très matures. Ils connaissent notre philosophie.
«Ils voulaient ce poste, a ajouté l’entraîneur-chef. Ils voulaient avoir une responsabilité dans l’équipe. Je n’aurai pas besoin de leur expliquer ce qu’ils doivent faire.»
À sa quatrième saison à bord du navire, Sanche est reconnu pour travailler avec acharnement malgré sa petite taille. L’ailier mesurant 5 pi 5 po ne laisse pas sa place sur la patinoire.
«Je compte bien laisser ma trace, a certifié le petit attaquant qui a connu les trois générations de capitaines. Je vais me servir de ce que j’ai appris depuis trois ans et partager ma vision.»
«Je vais être un exemple sur la glace, at-il enchaîné. Ça obligera mes coéquipiers à me suivre.»
Quant à Halbert, il entamera sa troisième campagne dans l’uniforme noir et blanc, lui qui avait fait sa place en 2013 en tant que joueur invité au camp d’entraînement. La décision de son patron l’a légèrement pris par surprise. «J’aime l’idée de nommer deux capitaines. Ce n’est pas habituel. Je suis persuadé que ça va fonctionner. Je voulais avoir ce poste, parce que je veux prouver qu’on peut se fier à moi.»
UN FRANCOPHONE
Ayant nommé trois capitaines québécois depuis l’arrivée de l’Armada à Boisbriand en 2011, Bouchard n’avait pas à se préoccuper de la question linguistique. Cette fois, avec la nomination d’un anglophone et d’un francophone, il a évité de soulever la tempête, et ce, bien malgré lui.
De son propre aveu, il n’avait pas réfléchi au problème épineux qu’aurait pu constituer, dans un marché francophone, le fait de ne décerner le «C» qu’à Halbert, originaire de Toronto.
«Pour être bien franc, je n’avais pas pensé à ça. J’ai toujours nommé le capitaine pour le bien de l’équipe», a soutenu celui qui avait affronté la tourmente il y a quelques mois en raison de messages uniquement anglophones dans le vestiaire.
«Ça tombe juste bien, finalement. Et ces deux joueurs sont appréciés de tous.»
« ILS VOULAIENT AVOIR UNE RESPONSABILITÉ DANS L’ÉQUIPE. JE N’AURAI PAS BESOIN DE LEUR EXPLIQUER CE QU’ILS DOIVENT FAIRE. »
– Joël Bouchard, entraîneur-chef