Pansement dans un plat
Le resto reçoit une amende de 1500 $ pour des problèmes d’hygiène en juillet 2014
Un client qui a trouvé un pansement dans son assiette et un autre qui a vu des souris ont fait payer le restaurant montréalais Big in Japan pour ses fautes.
l∫ Les inspecteurs de la Ville ne se doutaient pas que la situation avait dégénéré au restaurant situé au 3723, boulevard Saint-Laurent.
Selon les rapports de visite obtenus par Le Journal, on n’avait rien de spécial à signaler le 26 avril 2013. Dans ces cas, les inspecteurs ne retournent dans le restaurant que plusieurs années plus tard, afin de concentrer leurs énergies sur les cas les plus graves.
PANSEMENT DANS UN PLAT
De temps à autre, ce sont des consommateurs qui se plaignent à la Ville et qui sonnent l’alarme. C’est ce qui est arrivé le 1er février 2014, quand un client du restaurant a trouvé un pansement dans sa nourriture.
Des inspecteurs en salubrité alimentaire sont passés et ont constaté qu’un cuisinier avait une plaie sur la main gauche et une brûlure à l’avant-bras. La plainte était fondée.
«Je vous assure que l’employé s’est fait parler. Et tous sont maintenant au courant des bonnes façons de faire», dit Julie Bisson, la propriétaire du restaurant.
Ils ont aussi mis en garde le restaurateur sur la malpropreté de la cuisine ainsi que sur la mauvaise température de certains aliments. Quatre kilos de nourriture ont d’ailleurs été jetés.
Cinq mois plus tard, le 30 juin 2014, un autre client se plaint de la présence de souris et de la saleté du restaurant.
TOUJOURS AUSSI SALE
Cinq jours plus tard, les deux inspectrices ont constaté beaucoup d’excréments de souris dans la salle à manger et au sous-sol, avec un frigo qui affichait 10 °C alors que la température devait être maintenue à un maximum de 4 °C.
Mais surtout, le commerçant n’avait de toute évidence pas suivi les conseils de propreté que les inspecteurs avaient donnés au début de l’année.
Selon le rapport d’infraction, les moisissures tapissaient les murs, le plancher autour des cuisinières au gaz était recouvert d’une couche de graisse brune durcie, des tablettes baignaient dans un liquide orange gluant.
Le 3 juin, un juge de la Cour municipale a condamné le commerçant à une amende de 1500 $ pour sa malpropreté.
Aucune amende n’a été suggérée pour la vermine. «Toute la rue Saint-Laurent a ce problème. Notre exterminateur passe à tous les mois», dit Mme Bisson.
Il faut attendre plusieurs mois après une infraction pour qu’un juge entende la cause et rende sa sentence. Les détails de ces jugements ont été obtenus à la suite d’une demande d’accès à l’information.