Le transport par pétroliers divise
Les avis sont partagés sur le long trajet que doit parcourir le pétrole canadien venant de l’Alberta avant d’arriver à Montréal et sur la sécurité du transport par pétrolier sur le fleuve Saint-Laurent, en provenance du golfe du Mexique.
«On manifeste le désir d’augmenter le trafic pétrolier dans le Saint-Laurent sans qu’on ait une stratégie d’intervention et sans qu’on ait réfléchi sur les impacts potentiels», a déclaré Christian Simard de Québec Nature.
Il reconnaît comme tout le monde qu’il n’y a pas eu d’accident majeur dans le fleuve, même si le trafic pétrolier représente environ 20 % de la circulation.
Il rappelle que «les capacités d’intervention dans le Saint-Laurent sont de 10 000 tonnes et que des pétroliers excèdent parfois plus de 200 000 tonnes».
Par exemple, le pétrolier Sparto, qui a fait la navette au moins quatre fois depuis avril, entre le port de Nederland au Texas et la raffinerie Suncor à Montréal-Est, comme révélé par notre Bureau d’enquête, a une capacité de 114 000 tonnes avec ses 44 mètres de largeur.
«Une des choses qu’on a pu apprendre avec l’accident de l’Exxon Valdez, c’est que la construction de tous les pétroliers depuis plusieurs années est conçue avec des doubles coques, a indiqué le président de la Corporation des pilotes du Saint-Laurent central, Pierre Vallée.
PAROIS DOUBLÉES
Donc, la paroi extérieure qu’on voit du navire n’est pas la paroi qui contient le pétrole en tant que tel. Il y a une autre cuve à l’intérieur et plusieurs cuves de façon à ce que si jamais il y avait un accident, les déversements seraient contenus», a-t-il ajouté.
Outre le fait que tous les pétroliers qui circulent sur le Saint-Laurent sont à double coque, la navigation se fait presque exclusivement de jour, avec deux pilotes.
Les représentants des marins sont du même avis que les pilotes, sauf que dans leur cas, les emplois ne sont pas au rendez-vous.
«On n’est pas capable d’aller chercher ces emplois sur ces pétroliers parce que, justement, les marins étrangers travaillent pour rien», a déclaré à notre Bureau d’enquête, Patrice Caron, vice-président directeur du syndicat international des marins canadiens.