Le Journal de Montreal

Le transport par pétroliers divise

- Michel Morin

Les avis sont partagés sur le long trajet que doit parcourir le pétrole canadien venant de l’Alberta avant d’arriver à Montréal et sur la sécurité du transport par pétrolier sur le fleuve Saint-Laurent, en provenance du golfe du Mexique.

«On manifeste le désir d’augmenter le trafic pétrolier dans le Saint-Laurent sans qu’on ait une stratégie d’interventi­on et sans qu’on ait réfléchi sur les impacts potentiels», a déclaré Christian Simard de Québec Nature.

Il reconnaît comme tout le monde qu’il n’y a pas eu d’accident majeur dans le fleuve, même si le trafic pétrolier représente environ 20 % de la circulatio­n.

Il rappelle que «les capacités d’interventi­on dans le Saint-Laurent sont de 10 000 tonnes et que des pétroliers excèdent parfois plus de 200 000 tonnes».

Par exemple, le pétrolier Sparto, qui a fait la navette au moins quatre fois depuis avril, entre le port de Nederland au Texas et la raffinerie Suncor à Montréal-Est, comme révélé par notre Bureau d’enquête, a une capacité de 114 000 tonnes avec ses 44 mètres de largeur.

«Une des choses qu’on a pu apprendre avec l’accident de l’Exxon Valdez, c’est que la constructi­on de tous les pétroliers depuis plusieurs années est conçue avec des doubles coques, a indiqué le président de la Corporatio­n des pilotes du Saint-Laurent central, Pierre Vallée.

PAROIS DOUBLÉES

Donc, la paroi extérieure qu’on voit du navire n’est pas la paroi qui contient le pétrole en tant que tel. Il y a une autre cuve à l’intérieur et plusieurs cuves de façon à ce que si jamais il y avait un accident, les déversemen­ts seraient contenus», a-t-il ajouté.

Outre le fait que tous les pétroliers qui circulent sur le Saint-Laurent sont à double coque, la navigation se fait presque exclusivem­ent de jour, avec deux pilotes.

Les représenta­nts des marins sont du même avis que les pilotes, sauf que dans leur cas, les emplois ne sont pas au rendez-vous.

«On n’est pas capable d’aller chercher ces emplois sur ces pétroliers parce que, justement, les marins étrangers travaillen­t pour rien», a déclaré à notre Bureau d’enquête, Patrice Caron, vice-président directeur du syndicat internatio­nal des marins canadiens.

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Christian Simard, de Québec nature, déplore l’absence d’une réflexion sur les impacts du transport du pétrole sur le fleuve.

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