La médium change d’avocat
Elle avait été reconnue coupable de négligence criminelle après une séance de sudation mortelle
DRUMMONDVILLE | Reconnue coupable de négligence criminelle causant la mort le 8 décembre 2014, Gabrielle Fréchette, qui se présente comme une médium, a décidé hier de changer d’avocat la veille des représentations sur sentence au palais de justice de Drummondville.
Devant la juge Hélène Fabi, Fréchette, les larmes aux yeux, Gabrielle Fréchette a déclaré qu’elle n’avait plus confiance en son avocat Me Denis Lavigne. Son nouvel avocat, Richard Dubé, de Montréal, a exigé le report des représentations, histoire de connaître le dossier. La juge a fixé aux 2 et 3 décembre prochains les dates des représentations sur la sentence.
En août 2011, Gabrielle Fréchette, 56 ans, avait loué une maison à Durham-Sud pour tenir un séminaire ésotérique nommé «Mourir en conscience», d’une durée de sept jours avec une dizaine d’élèves. Le point culminant du séminaire était une séance de sudation. Les participants étaient enduits de boue puis on les enveloppait dans de la pellicule plastique. On ajoutait des couvertures et des boîtes de carton.
Après huit heures, une des participantes, Chantal Lavigne, 35 ans, a été conduite à l’hôpital de Drummondville puis transférée au Centre universitaire de Sherbrooke où elle est décédée. Une autre adepte a dû également être conduite à l’hôpital alors qu’elle était complètement déshydratée.
NÉGLIGENCE CRIMINELLE
Gabrielle Fréchette et deux de ses assistants de transe, Ginette Duclos et Gérald Fontaine, ont été reconnus coupables de négligence criminelle causant la mort et de négligence criminelle pour les lésions qu’a subies l’autre participante. Depuis le verdict, ils ont rencontré un agent de probation pour la rédaction d’un rapport visant à éclairer le tribunal.
Hier matin, Raymond Lavigne, le père de la victime Chantal Lavigne, était très déçu du comportement de Gabrielle Fréchette, en disant qu’elle voulait gagner du temps. «C’est pas fort de changer d’avocat la veille. Quand elle pleure, ça ne me fait pas de peine. C’est moi qui devrais en avoir parce que j’ai perdu ma fille.»
La procureure de la poursuite, Me Magali Bernier, a mentionné que, les 2 et 3 décembre prochain, la défense fera appel à sept témoins.