« J’ai songé à abandonner le hockey »
Phil Goyette avait été impliqué dans une mégatransaction en 1963
Phil Goyette a été impliqué dans l’une des plus importantes transactions de l’histoire du Canadien, en juin 1963.
On peut placer cet échange au même rang que celui de Patrick Roy, qui s’est retrouvé avec l’Avalanche du Colorado en décembre 1995 dans les circonstances qu’on connaît.
Le 4 juin 1963, le directeur général Frank Selke, insatisfait d’avoir vu le Canadien être éliminé trois années de suite en ronde demi-finale, avait décidé d’échanger Jacques Plante, Goyette et Don Marshall aux Rangers, obtenant en retour les services de Lorne «Gump» Worsley, de Dave Ballon, de Léon Rochefort et d’un dénommé Len Ronson.
Selke n’appréciait pas l’attitude individualiste de Plante, à qui il reprochait d’être devenu trop riche (!) et de trop se repaître d’honneurs et de gloire...
Si Plante n’a pas connu de succès à New York, ne parvenant pas à mener les Rangers vers une place dans les séries durant les deux saisons qu’il a passées avec eux, Worsley, de son côté, a aidé le Canadien à remporter quatre fois la coupe Stanley dans les années 1960.
IL A FAILLI TOUT ABANDONNER
«Cette transaction avait ébranlé le monde du hockey. Ce fut tout un choc pour moi, a raconté Goyette 52 ans plus tard. Ça ne fonctionnait plus entre la direction du club et Plante, un individu solitaire, introverti.
«La direction a choisi de m’impliquer dans cette transaction majeure sans me fournir de véritables raisons. Il est vrai que je m’étais fracturé une jambe et que j’avais été limité à 32 matchs au cours de la saison 1962-1963. Selke a dû croire que j’étais un joueur passablement fini.
«J’étais si déçu de la tournure des événements, sur le coup, que j’ai songé à abandonner le hockey, a confié Goyette. Cette transaction a finalement été une bonne chose dans ma carrière, car j’ai connu mes meilleures saisons à New York, avec des campagnes de 24 et de 25 buts.»
Doté de mains fort habiles et d’un bon sens d’anticipation du jeu, Goyette a formé une excellente ligne d’attaque avec son ami Don Marshall et Bob Nevin.
«Phil était l’un des meilleurs joueurs de centre de la LNH, a reconnu Marshall, qui a grandi à Verdun et qui vit maintenant en Floride. C’était facile de jouer à ses côtés.»