Le Journal de Montreal

Un tout premier endroit dédié aux bad trips

Le festival Osheaga veut prévenir l’abus de drogues

- Hugo DucHaine

Le festival Osheaga qui a commencé hier au parc JeanDrapea­u déploie pour la première fois une équipe pour prévenir les surdoses de drogues pendant l’événement.

«Nous serons là pour les gens qui font un bad trip, car la consommati­on de drogues est la réalité de tous les festivals», souligne la formatrice Jessica Turmel du Groupe de recherche et d’interventi­on psychosoci­ale de Montréal (GRIP) présent à Osheaga.

Des hamacs étendus à l’ombre des arbres seront patrouillé­s par des intervenan­ts du GRIP pour venir en aide à ceux qui pourraient regretter d’avoir voulu fêter un peu trop fort.

«Nous ne sommes pas là pour juger, mais offrir du Gatorade et des conseils», précise Mme Turmel, qui ajoute que lors de ces événements, la drogue jumelée à l’alcool et la chaleur forment un cocktail très dangereux.

«Avec les hamacs pour se reposer et se cacher du soleil, nous nous attendons à voir trois fois plus de personnes que si nous avions seulement un kiosque d’informatio­n», poursuit-elle.

APRÈS ÎLESONIQ

Son organisme faisait déjà de la prévention au festival de musique électroniq­ue ÎleSoniq, par le même promoteur qu’Osheaga, depuis l’an passé.

En effet, en 2014, près de 120 festivalie­rs d’ÎleSoniq avaient été arrêtés en possession de substances illicites. La même année, deux jeunes étaient morts d’une surdose dans un festival de Toronto.

Le porte-parole d’evenko, qui produit le festival Osheaga, Philip Vanden Brande, n’a pas voulu commenter la présence des intervenan­ts du GRIP à l’événement.

«Nous sommes un citoyen responsabl­e, c’est pourquoi nous avons en place un plan de détection et de prévention pour la drogue», s’est-il contenté de dire.

TESTS SUR PLACE

Par ailleurs, le GRIP continue de réclamer de pouvoir tester sur place ce que contient la drogue qu’ont entre les mains les festivalie­rs, ce qui n’est pas encore permis au pays.

«Certains peuvent faire une surdose ou avoir des malaises, car ils n’ont pas consommé ce qu’ils croyaient», dit Jessica Turmel.

Par exemple, les comprimés d’Ecstasy sont souvent des amphétamin­es, explique-t-elle, et divers produits chimiques sont aussi ajoutés aux drogues. La sécurité a aussi été accrue au festival qui se déroule sur l’île Sainte-Hélène, dans la foulée des attentats de Nice en France. Non seulement les sacs des festivalie­rs sont fouillés, mais ils doivent dorénavant traverser des détecteurs de métaux à l’entrée du site.

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Des intervenan­ts du Groupe de recherche et d’interventi­on psychosoci­ale de Montréal (GRIP) se promènent entre les hamacs pour aider ceux qui feraient un bad trip.
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