Commissions scolaires nuisibles à la réussite
Les écoles doivent prendre le contrôle, dit une étude
L’amélioration du taux de réussite des élèves passe par l’abolition des commissions scolaires puisque les écoles sont les mieux placées pour connaître les besoins des enfants, selon un rapport de l’Institut économique de Montréal publié aujourd’hui.
«Qui est le mieux placé pour juger de ce dont les élèves ont besoin, les gens à l’école ou des fonctionnaires dans des bureaux?» demande Youri Chassin, économiste et directeur de la recherche à l’IEDM.
Dans sa publication, M. Chassin soutient que l’abolition des commissions scolaires et la réussite en classe sont interreliées.
Si les écoles étaient indépendantes, elles pourraient mieux utiliser les ressources disponibles selon les besoins des élèves et ainsi les soutenir pour qu’ils réussissent, plutôt que de devoir suivre des paramètres établis pour tous les établissements.
«Le ministre Proulx a laissé entendre qu’il toucherait moins aux structures scolaires pour se préoccuper davantage de la réussite scolaire. De notre côté, on veut montrer que lorsqu’on donne plus d’autonomie et de responsabilités aux écoles, qu’on fait confiance aux gens sur le terrain, ça donne des résultats en termes de réussite scolaire», soutient-il.
Les élèves seraient ainsi mieux encadrés, donc réussiraient mieux à l’école et dans leurs études postsecondaires. Ils développeraient aussi de meilleures compétences sociales, c’est-à-dire sur la façon de se conduire en société.
«Les expériences à l’étranger, que ce soit aux États-Unis, en Finlande ou en Israël, montrent les impacts intéressants sur la réussite d’une telle autonomie», indique l’économiste.
CHOISIR SON ÉCOLE
Les parents seraient aussi plus impliqués à l’école puisque les décisions se prendraient plus près d’eux. Le «gaspillage» de fonds publics serait aussi plus difficile, selon lui.
«On verrait sans doute moins de formations étranges ou de voyages inutiles parce que l’école rendrait des comptes directement à son conseil d’établissement», insiste-t-il.
Les parents pourraient aussi plus facilement choisir l’école où ils souhaitent envoyer leur enfant selon ses besoins et ses champs d’intérêt, ajoute M. Chassin.
«À l’heure actuelle, c’est un casse-tête changer son enfant d’école. Sans les commissions scolaires, chaque école trouvera sa vocation, le genre de services ou d’objectifs qu’elle a privilégié selon la clientèle de son quartier», insiste-t-il.