Prisonniers des décombres
Les villages dévastés par le tremblement de terre en Italie sont difficiles d’accès pour les secouristes
LE JOURNAL | Une véritable course contre la montre est engagée pour retrouver des survivants du tremblement de terre qui a frappé l’Italie. Dans les décombres, les silences font craindre le pire.
La soeur de Guido Bordo, 69 ans, et son mari étaient toujours prisonniers des ruines. M. Bordo avait beau prêter l’oreille, il n’entendait que les miaulements des chats. «Ils ne donnent aucun signe de vie», a-t-il soupiré.
Ces scènes se sont répétées toute la journée d’hier depuis qu’un tremblement de terre de magnitude 6,2 a secoué le centre de l’Italie, à environ 150 km au nord de Rome, dans la nuit de mardi à hier.
Selon les derniers bilans des autorités italiennes, 159 personnes ont été tuées et environ 370 autres ont été blessées.
L’armée a été déployée et des chiens renifleurs sont utilisés.
La terre a tremblé en pleine nuit, vers 3 h 30, heure locale. Plusieurs ont été réveillés par les secousses et ont réussi à sortir à temps. D’autres ne se sont jamais réveillés.
LE VILLAGE DISPARU
Quelques villages, qui ont été en grande partie détruits, sont situés en zones rurales et sont difficiles d’accès pour les secouristes.
L’un des villages les plus touchés est celui d’Amatrice où l’on dénombrait une cinquantaine de morts. En hiver, le village compte environ 2650 personnes. Mais l’été, l’endroit attire des milliers de touristes. Un festival devait d’ailleurs avoir lieu le weekend prochain.
«Le village a disparu. C’est une tragédie», a affirmé son maire Sergio Pirozzi.
«Nous savions que la zone était sismique. Mais nous ne pouvions pas imaginer un séisme d’une telle violence», a dit le chirurgien Gabriele Anzolini au quotidien français Libération.
La soeur et le beau-frère de Guido Bordo se trouvent, eux, dans les décombres du petit village d’Arquata del Tronto où un quartier entier semble avoir été rayé de la carte.
«Nous attendons les secouristes, mais ils n’arrivent pas jusqu’à eux», a confié à l’AFP M. Bordo.
Deux adultes et deux enfants, une famille entière, ont été retrouvés morts dans ce village.
NOMBREUSES RÉPLIQUES
Des camps de tentes ont été installés à proximité de ces villages pour accueillir quelque 2500 personnes, désormais sans toit.
Tout au long de la journée d’hier, au moins 200 répliques, dont la plus forte d’une magnitude de 5,3, ont suivi ce séisme. Certaines ont été ressenties jusqu’à Rome.
Le 6 avril 2009, un séisme de magnitude 6,3 avait fait plus de 300 morts, non loin du séisme de mercredi. Son épicentre se situait près de L’Aquila, de la région du même nom.