Le fisc vise une cible de l’opération Colisée
L’homme d’affaires doit 126 599 $ à Revenu Québec
Épinglé dans l’opération Colisée, un homme d’affaires montréalais dont la maison avait été offerte à la mafia pour éponger la dette d’un de ses associés risque finalement de la perdre aux mains de l’État.
L’Agence du revenu du Québec (ARQ) vient d’enregistrer une hypothèque légale sur la propriété de Tarlochan Bajaj, dans le secteur Pierrefonds, pour garantir le remboursement de sa dette fiscale, qui s’élève à 126 599 $.
À défaut de payer ses impôts, l’homme de 49 ans – qui gère aussi son entreprise d’import-export à partir de son domicile de la rue Sainte-Anne – pourrait voir le fisc entreprendre des recours judiciaires afin de vendre son bungalow aux enchères pour récupérer son dû.
« PLUS BESOIN DE TRAVAILLER... »
Connu sous le surnom de «Billy» dans son entourage, Bajaj l’est aussi des policiers de la Gendarmerie royale du Canada qui ont mené l’opération antimafia Colisée, il y a dix ans.
Il a été enregistré à plusieurs reprises lors de conversations téléphoniques interceptées par la GRC en 2005.
Bajaj avait notamment été approché par un associé de la mafia dans le but d’importer au Québec de la drogue en provenance de l’Inde.
Durant l’écoute électronique des policiers, «Billy» disait avoir «un contact» dans ce pays détenant un permis pour «exporter n’importe quoi».
«C’est le jackpot. On n’aurait plus besoin de travailler de notre vie», se disaient-ils, alors que la GRC les enregistrait. Mais ce projet ne s’est pas concrétisé.
EXPORTATION DE POT
La même année, Bajaj a toutefois servi d’intermédiaire entre la mafia montréalaise et des trafiquants américains pour exporter près de 50kilos de marijuana aux États-Unis, selon la preuve amassée dans l’opération Colisée.
La combine a fini par mal tourner. L’«exportateur» des cargaisons, le Lavallois Kamel Mahmoud Aoudé, s’est ensuite retrouvé avec une dette de 175 000 $ envers la mafia montréalaise quand les policiers ont arrêté ses courriers et saisi leur marchandise, à l’été 2005.
Pris à la gorge et craignant pour sa vie, Aoudé avait dit à un mafioso qu’il pourrait mettre la maison de Bajaj en garantie pour payer sa dette, selon l’enquête.
Mais «Billy» avait gardé son bungalow, la note ayant été réglée autrement.
En 2011, Bajaj a écopé d’une peine de 18 mois à purger dans la collectivité, tandis qu’Aoudé s’en est tiré avec 25000$ d’amende dans cette affaire.