Burkini, oui ou non ?
On verrait mal une musulmane portant le hijab de façon coutumière dans la rue et au travail, devoir le porter à la plage tout en portant le bikini. Parce que si on a choisi de ne rien montrer de son corps sauf le visage dans la vie ordinaire alors que c’est admis, il est cohérent de faire la même chose à la plage, mais avec un costume, parfois joli, le burkini, qui permet aussi de ne montrer que son visage.
Surtout, si la plage demeure un lieu de liberté plus grande à l’égard de l’exposition publique du corps humain.
On a vu sur les plages de Cannes des femmes en burkini et des femmes en monokini. Si on ne s’offusque pas pour ces dernières, je comprends mal le maire qui, en interdisant le burkini, se trouve à restreindre la liberté sur les plages, supposément parce que cette tenue serait contre la laïcité.
J’y vois plutôt une manifestation d’allergie aiguë à l’égard des vêtements religieux musulmans, allergie compréhensible à la suite des attentats islamiques en France. Style, on ne va pas, en plus, venir nous provoquer jusque sur nos plages, lieu par excellence de la liberté française face aux contraintes vestimentaires de toutes sortes.
Le malaise est compréhensible dans le contexte de l’islamisme violent ambiant. Et le Québec n’est pas à l’abri, c’est pourquoi la question du burkini doit être gérée pour ne pas qu’elle s’envenime.
L’impuissance affichée de Christine St-Pierre, soi-disant, à cause des Chartes est déprimante alors qu’elle aurait dû dire: dès l’automne le Québec se penchera à nouveau sur toutes ces questions liées à la laïcité et au port de signes religieux autorisés ou non dans les institutions publiques, dans la rue et même à la plage. Denis Forcier