Le Journal de Montreal

« Un film déterminan­t »

- SANDRA GODIN

Les Québécois ne sont pas près d’oublier l’oeuvre d’André Melançon. Le film La guerre des tuques, son oeuvre la plus marquante, aura permis au public québécois d’aimer le cinéma d’ici, selon des intervenan­ts du milieu cinématogr­aphique.

La guerre des tuques a été «la première vraie grande connexion avec le grand public québécois et son cinéma, qui a permis au public de se réconcilie­r avec un cinéma populaire, soutient Denis Chouinard, professeur de cinéma à l’UQAM. C’est la chose la plus importante qu’il faut retenir.»

Le scénariste Roger Cantin abonde dans le même sens. «Ce sont des gars comme André Melançon qui ont formé un public qui s’est mis à aimer le cinéma québécois, a-t-il commenté. Avant, il y a eu de très bons films, mais il y avait un préjugé contre notre cinéma. André a rendu le cinéma québécois populaire en faisant des films accessible­s pour les enfants et qui n’ennuyaient pas les parents.»

Pour le producteur Rock Demers, La guerre des tuques est «imprimé profondéme­nt dans la mémoire collective. Il a représenté le Québec dans 125 pays et a été traduit dans de nombreuses langues. À sa sortie, il avait remporté la bobine d’or et son remake, 30 ans plus tard, a aussi mérité le même prix. Ça ne se répétera pas dans le cinéma québécois et canadien», croit-il.

DÉTERMINAN­T POUR LA SOCIÉTÉ

«Ç’a été un élément marquant de notre cinématogr­aphie, mais aussi un film déterminan­t pour la société», avance pour sa part Claude Joli-Coeur, président de l’Office national du film (ONF).

L’actrice Mirianne Brûlé, qui a été dirigée par le réalisateu­r en 1995 dans L’institut le Boulard, affirme que son oeuvre va laisser «une immense trace. C’est incroyable tout le travail qu’il a fait pour les enfants, et je ne crois pas que ce soit égalé à ce jour», a-telle dit.

«Je suis professeur et mes étudiants n’étaient pas nés quand le film est sorti, raconte Cédric Jourde. Mais il n’y a pas une session qui passe sans qu’un d’entre eux vienne me parler de La guerre des tuques. Ça témoigne de la qualité de cette oeuvre et ça en dit long sur la grandeur du réalisateu­r qu’était André Melançon.»

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