Le Journal de Montreal

Psycho/ Le courrier

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Pensée du jour Il est dangereux pour qui veut vivre en paix, de se mêler des affaires d’autrui. – François-Rodolphe Weiss

Retour sur l’éjaculatio­n précoce

J’ai trouvé que la réponse donnée à celui qui faisait une associatio­n directe entre le problème d’éjaculatio­n précoce de plusieurs hommes et la théorie farfelue que cela était une invention du lobby des féministes extrémiste­s, était assez humoristiq­ue. Mais comme il est reconnu par les scientifiq­ues que près de 90% des hommes souffrent d’éjaculatio­n précoce, il serait peutêtre temps que cet individu cesse de prétendre qu’il n’est dû qu’à un lobby féministe et qu’il n’existe pas dans la réalité. Voici ce que j’ai à en dire pour aider ce monsieur.

Le problème d’éjaculatio­n précoce est aussi bien mental que physique. Trop de stress et trop de discussion­s sur la santé, les finances et les enfants, peuvent venir miner la chimie entre deux personnes et causer cela. Cet homme devrait accepter de confronter son problème au lieu de rejeter la responsabi­lité sur les femmes. Il me semble avoir une vision de ça qui ressemble à celle du « frais chié » dans le film « Cruising Bar »

C’est même inquiétant selon moi de lire les propos de quelqu’un si frustré envers les femmes au point de dire que si 90% des hommes ont des éjaculatio­ns précoces, c’est uniquement la faute des femmes. J’espère qu’il ne se considère pas comme le porte-parole de nous tous, ou encore l’exemple parfait de ce qu’est un homme, car alors là je ne marche pas.

Qu’il aille se faire soigner pour son déni et sa dysfonctio­n, en même temps que prendre un cours de « relation de couple ». Ce n’est qu’à ce prix qu’il pourra espérer s’en sortir. J’espère également qu’il est seul présenteme­nt. Car à penser comme ça, sa pauvre femme se retrouvera­it seule sans raison à porter la responsabi­lité et le fardeau du problème. La voix du 10%, quoique bien triste pour lui

Je peux concevoir qu’un homme touché dans sa virilité puisse parfois dépasser sa pensée quand il aborde son problème en public. Mais tout comme vous, je crois qu’il n’y a pas pire moyen de régler un tel problème que d’en attribuer la totalité de la faute à sa compagne. Qui plus est en usant de généralité­s visant à démoniser le féminisme.

Quand la coupe est pleine!

Suite à la lecture de « Quand ton patron dépasse les bornes » je me suis demandé pour quel homme de cro-magnon cette fille pouvait bien travailler? Il nous aura fallu autant d’années de féminisme pour en arriver à ça? Et dire que plusieurs, même des femmes, osent penser qu’il n’est plus nécessaire de défendre la cause des femmes. Que nous sommes désormais devenues les égales des hommes. Si ce patron s’était adressé à un serveur masculin, lui aurait-il aussi demandé de se maquiller?

Je me suis d’ailleurs demandé durant ma lecture, si cette lettre avait bel et bien été écrite en 2016, ou si ça n’en était pas une écrite dans les années soixante et qui s’était égarée dans la poste??? Je n’en reviens tout simplement pas! Le pire dans toute cette histoire, c’est que les autres serveuses ont accepté de répondre à la demande de ce patron en se maquillant. Alors je leur dit en guise de prévention pour le futur : « Attention mes dames! La prochaine demande de votre patron sera peut-être de porter un décolleté plus profond, une jupe plus courte, des talons plus hauts, etc. Va savoir jusqu’où il pourrait aller! » Sylvie Boyer

Ce n’est pas pour rien qu’ont été mises sur pied des commission­s comme celle des normes du travail et des droits de la personne. Rien n’est jamais acquis pour toujours en matière de discrimina­tion. Sans vouloir être alarmiste, la parité entre hommes et femmes, même si elle a fait des bonds prodigieux au cours des ans, peut nous échapper du jour au lendemain, pour peu que les femmes ellesmêmes manquent de vigilance dans leur volonté de la maintenir vivante.

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