Le Journal de Montreal

Beauchemin attristé du départ de Roy

- Jean-François Chaumont JFChaumont­JDM En 82 matchs l’an dernier, Beauchemin a obtenu 34 points (8 buts, 26 passes) et il a mené son équipe avec un temps de jeu moyen de 25 min 04 s. jean-francois.chaumont @quebecorme­dia.com

François Beauchemin a déjà mis le cap sur le Colorado. Pour une deuxième année d’affilée, le défenseur a réalisé le trajet en camion entre Sorel et Denver, une aventure d’un peu plus de 3000 kilomètres et de près de 30 heures de route.

«Je viens de passer Toronto, alors il me reste encore un bon bout de chemin, a rigolé Beauchemin en entrevue téléphoniq­ue au Journal de Montréal. Cette année, j’ai de la compagnie puisque je fais la route avec mon père Michel, mes deux chiens et mon chat. Ma femme et mes deux enfants viendront nous trouver en avion un peu plus tard. Quand je jouais à Anaheim, je trouvais la Californie trop loin pour y aller en voiture. Mais Denver est un peu plus accessible. Et j’aime bien avoir mon camion l’hiver quand il y a des tempêtes de neige.»

La première tempête a frappé le Colorado le 11 août dernier. Après trois saisons comme entraîneur en chef et viceprésid­ent des opérations de l’équipe, Patrick Roy a surpris la planète hockey en remettant sa démission.

«J’ai été surpris par son départ, surtout au mois d’août, a répliqué Beauchemin. C’est assez rare de voir une personne quitter son poste à quelques semaines seulement de l’ouverture des camps. J’étais très déçu. Je m’entendais vraiment bien avec Patrick. J’avais connu une bonne saison l’an dernier au Colorado. Je devrai repartir sur de nouvelles bases avec le prochain entraîneur. Je sais que les choses changeront.»

Roy a eu la classe d’avertir le défenseur de 36 ans avant la publicatio­n de son communiqué.

«Il a pris le temps de me téléphoner avant que sa démission ne sorte dans les médias, a-t-il précisé. Il tenait à m’expliquer les raisons de son départ avant de l’officialis­er. J’ai beaucoup apprécié ce geste. Il m’a aussi remercié pour ma bonne saison.

«Le départ de Patrick me fait de la peine, mais ça ne changera pas ma situation personnell­e, a-t-il continué. J’ai une bonne relation avec notre directeur général, Joe Sakic. Je ne suis pas inquiet, je sais qu’il trouvera un bon coach.»

MOINS DE POUVOIR

Le 1er juillet 2015, Beauchemin a fermé un long chapitre avec les Ducks d’Anaheim pour signer une entente de trois ans d’une valeur de 13,5 millions (4,5 millions annuelleme­nt) avec l’Avalanche. Un an plus tard, il a perdu celui qui l’avait convaincu de partir dans les montagnes du Colorado.

«Oui, j’avais signé mon contrat avec l’Avalanche en grande partie en raison de la présence de Roy, a-t-il admis. Patrick avait négocié directemen­t avec mon agent [Robert Sauvé].

«À son arrivée avec l’Avalanche, Patrick avait son mot à dire dans toutes les décisions reliées au hockey, a-t-il enchaîné. Depuis quelques mois, il n’avait plus le même pouvoir. Je sais que ça ne faisait pas son bonheur et il n’était pas heureux des récents changement­s. Patrick avait ses raisons pour justifier sa démission et je respecte son choix. Il est un homme intègre.»

LE TALENT EST LÀ

L’Avalanche aura comme objectif de retrouver une place en séries après deux printemps d’affilée sans y participer.

«Le talent est là, mais nous misons encore sur une jeune équipe, a expliqué Beauchemin. Il y a de bonnes équipes qui ratent les séries tous les ans.»

En bon vétéran, Beauchemin a refusé de placer les réflecteur­s uniquement en direction de Nathan MacKinnon pour conduire l’Avalanche dans la bonne direction.

«Les attentes seront encore plus grandes cette année pour Nathan puisqu’il vient d’obtenir une prolongati­on de contrat de sept ans [44,1 millions], a-t-il mentionné. Il est encore tout jeune à 20 ans. Oui, il faut être exigeant avec un joueur de ce calibre, mais il faut aussi rester patient et ne pas trop lui mettre de pression. C’est parfois frustrant pour les jeunes phénomènes. Ils cherchent à devenir des joueurs dominants immédiatem­ent, mais il y a toujours des étapes à suivre. Il n’est pas le seul bon joueur au sein de notre vestiaire. Nous aurons besoin de tout le monde.»

« PATRICK AVAIT SES RAISONS POUR JUSTIFIER SA DÉMISSION ET JE RESPECTE SON CHOIX » – François Beauchemin

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