Un chauffeur de taxi floue des clients d’Uber
Un chauffeur de taxi s’est fait passer pour Uber pendant plusieurs jours et a annoncé faussement la fin du service au Québec à plusieurs dizaines de clients stupéfaits.
Les gens qui écrivaient «Uber Montréal» dans Google tombaient automatiquement sur le numéro de téléphone de Hassan Kattoua, ce chauffeur de taxi à l’origine du mouvement «Cowboy contre Uber».
M. Kattoua, auteur de multiples coups d’éclat contre Uber, a ainsi reçu des centaines d’appels de chauffeurs et de clients, à qui il a annoncé la fin d’Uber au Québec.
«Quand ils ont commencé à m’appeler, ils étaient toujours mécontents du service, alors je me suis dit que j’allais profiter de cette occasion pour créer un black-out», explique M. Kattoua, qui prétend que ce n’est pas lui qui a associé son numéro de téléphone à la recherche sur Google, sans en dire plus.
UBER MÉCONTENT
La société Uber dit avoir communiqué avec M. Kattoua pour qu’il cesse ce type de pratique.
Les négociations avec le gouvernement pour un projet pilote impliquant Uber se poursuivent.
M. Kattoua, qui devrait bientôt faire face à la justice pour avoir lancé des oeufs et de la farine sur des chauffeurs d’Uber, dit avoir envoyé au moins 150 messages texte vendredi soir pour annoncer la fin des activités d’Uber au Québec.
«Merci de rendre vos équipements Uber et de ne plus prendre de clients», pouvait-on lire dans le message texte.
«Je voulais que la nouvelle se propage et créer un arrêt de service en plein vendredi soir, le soir le plus achalandé», ajoute Hassan Kattoua.
Depuis lundi, même si son numéro n’est plus associé à Uber sur Google, il dit continuer de recevoir des appels. «Quand je réponds, je leur dis qu’Uber est en train de fermer ou je réponds par message texte en envoyant le numéro d’une compagnie de taxi.»
Jacques (nom fictif) a reçu un des textos annonçant la fin d’Uber.
«C’est vrai que, lorsqu’il m’a répondu, j’ai trouvé ça un peu bizarre, mais avec son texto, je me suis fait avoir, reconnaît le jeune homme. Je trouve que c’est un jeu de bébé, ce qu’il a fait, c’est surprenant à quel point c’est bas comme tactique et je ne vois surtout pas comment ça peut aider sa cause.» Uber perd gros. À lire dans le cahier Argent en page 28
Au cours des six premiers mois de l’année, le service de covoiturage Uber a encaissé une lourde perte d’au moins 1,27 G$ US avant intérêts, impôts et amortissement, selon des sources de Bloomberg. Uber n’est pas cotée à la Bourse, mais la direction tient une conférence téléphonique tous les trois mois à l’intention de ses investisseurs, qui comprennent notamment Goldman Sachs et Jeff Bezos, le pdg d’Amazon. Bloomberg a ainsi appris qu’Uber a perdu environ 520 M$ US au premier trimestre, et que la perte du deuxième trimestre a excédé 750 M$ US. Les pertes s’expliquent principalement par les subventions qu’accorde l’entreprise à ses chauffeurs, a indiqué le directeur financier d’Uber, Gautam Gupta.