L’équivalent d’un employé gère 10 000 demandes
On refuse de finAncer dAvAntAge les élèves en difficulté QUÉBEC | Le nomBre d’élèves en difficulté À qui QuéBec A refusé du finAncement Additionnel pour des services À l’école est en hAusse depuis deux Ans, A Appris Le Journal. Au ministère de l’ÉducAtion
Pour obtenir du financement additionnel pour des élèves handicapés ou en difficulté d’apprentissage ou d’adaptation, les commissions scolaires doivent faire valider chacun des dossiers auprès du ministère de l’Éducation.
Selon des documents obtenus grâce à la Loi sur l’accès à l’information, la proportion de dossiers refusés par Québec est passée de 12 à 17 % de 2013-2014 à 20142015. En chiffres absolus, leur nombre est passé de 1060 à 1508.
« INACCEPTABLE »
La situation est dénoncée par des acteurs du réseau scolaire. «C’est inacceptable», lance Michèle Demers, porte-parole de la Fédération québécoise des directions des établissements d’enseignement.
«Si un psychologue dit qu’un enfant a besoin de tel service, pourquoi c’est un bureaucrate qui refuse le dossier?» lance de son côté Corinne Payne, présidente de la Fédération des comités de parents du Québec, qui réclame un «ménage» dans les processus administratifs du ministère.
10 000 DOSSIERS
L’augmentation des refus «pose des questions» sur l’abolition des directions régionales du ministère de l’Éducation, qui étaient auparavant responsables de l’analyse de ces dossiers, ajoute Mme Payne.
Depuis leur disparition en août 2014, le traitement de ces dossiers a été centralisé à Québec. Au ministère, deux professionnels y sont affectés à temps partiel, si bien que cette tâche représente moins d’un poste à temps plein alors que plus de 10 000 dossiers d’élèves en difficulté doivent être validés chaque année.
Du côté du ministère de l’Éducation, le porte-parole Bryan Saint-Louis indique que l’augmentation des dossiers retirés par les commissions scolaires, qui sont aussi comptabilisés dans les refus, est «l’hypothèse» qui permettrait d’expliquer cette hausse.
À la Fédération des syndicats de l’enseignement, on se demande plutôt si l’augmentation des refus n’est pas une façon pour Québec de limiter le financement des élèves en difficulté.
«Avec toutes les compressions des dernières années et la difficulté qu’on a à faire reconnaître les cas, on ne peut pas faire autrement que d’en arriver à cette conclusion», affirme sa vice-présidente, Sylvie Théberge.