Partir pour mieux revenir
Avant d’être adulé comme le sauveur des Carabins, Danny Maciocia a dû s’affranchir de la réputation de lâcheur qu’il avait acquise lors de son premier passage avec l’équipe.
En 2002, lors de la relance du programme de football de l’Université de Montréal, Maciocia avait accepté un contrat de cinq ans comme coordonnateur à l’attaque sous la tutelle de l’entraîneur-chef Jacques Dussault. Après trois mois, les Eskimos l’avaient convoqué pour une entrevue de laquelle il n’était pas revenu.
Manon Simard, la directrice des Sports de l’Université de Montréal, avait fait fi de la pénalité de 40 000 $ qu’elle aurait pu imposer au déserteur pour résiliation de contrat.
«Tu n’empêches pas un gars d’évoluer, indique-t-elle. Je lui ai demandé de m’envoyer sa lettre de démission et je lui ai dit bonne chance. J’étais fière de lui.»
RETOUR À LA MAISON
Huit ans plus tard, les Eskimos ont laissé partir Maciocia après un début de saison catastrophique.
Marc Santerre était alors à la tête des Carabins.
«Le contrat de Marc Santerre arrivait à échéance, se souvient Mme Simard. On s’est assis et on a évalué nos options. On voulait revoir notre orientation. Ça crée des remous.»
CRAINTES
Dès le départ de Santerre au terme de la saison 2010, Mme Simard n’a pas hésité une seconde à donner un coup de fil à Maciocia, même si un homme de football de sa trempe soulève son lot d’interrogations.
«Quand tu quittes le sport professionnel pour venir diriger des jeunes qui sont d’abord et avant tout des étudiants, le défi n’est pas le même du point de vue humain», mentionne-t-elle.
«Je me demandais si Danny allait être capable de s’adapter au football universitaire. Ma crainte la plus profonde était qu’il reparte après un an ou deux. «Après deux ans, on a tous dit
wow. C’est un passionné.» La victoire à la coupe Vanier a d’ailleurs donné beaucoup de crédibilité au programme de football et à la philosophie de Maciocia, qui devait prouver sa valeur.
«La recette de Danny fonctionne. Il est père de famille et l’éducation est une valeur fondamentale pour lui. Il sera un Carabin tant et aussi longtemps qu’il le voudra...»