La Ville tente de limiter les restos
Un arrondissement de Montréal veut en imiter d’autres et limiter l’ouverture de nouveaux établissements
La branchée rue Notre-Dame Ouest veut imiter d’autres grandes artères de Montréal et limiter le nombre de restaurants, qui poussent comme des champignons depuis cinq ans.
«C’est difficile de survivre, et il y a de plus en plus de restaurants qui se ressemblent et qui se battent entre eux», déplore le chef et propriétaire du Nozy, Nozomu Takeuchi. Le tiers des restaurants du Québec est à Montréal, soit plus de 5200 avec les chaînes de restauration rapide. C’est trop, selon des propriétaires de la métropole, qui réclament depuis longtemps des quotas pour assurer leur survie. Dans les populaires quartiers du centreville ou du Plateau-Mont-Royal, une limite de 25 mètres doit être respectée entre les restaurants pour tenter d’enrayer le problème. C’est maintenant ce qu’essaie de faire l’arrondissement du Sud-Ouest. Celui-ci a vu ses quartiers de Saint-Henri et Griffintown, traversés par la rue Notre-Dame Ouest, devenir la nouvelle destination prisée par les restaurateurs, ce qui n’a que déplacé le problème.
TROP DE TACOS
«Il n’y a personne ici l’après-midi, car les gens ne viennent que manger», déplore Peter Anoussos, propriétaire du Restaurant A.A. En 30ans, il a vu disparaître les magasins de meubles et de vêtements dans sa rue et apparaître les jeunes professionnels qui habitent les nouveaux condominiums. «C’est saturé, ajoute-t-il, il y a juste ça qui ouvre ici». Justement rencontrés à la sortie d’un restaurant, les jeunes résidents de l’arrondissement Calvin Cesar et Cindy Owen ont plaidé pour différents commerces. «Il y a six restaurants de tacos, c’est assez», rigolent-ils.
TROUVER UN ÉQUILIBRE
Sur une longueur de quatre kilomètres, la rue Notre-Dame Ouest ne comptait qu’une cinquantaine de restaurants en 2011. Aujourd’hui, il y en a plus de 70. C’est pourquoi l’arrondissement du Sud-Ouest tiendra une consultation publique, mercredi, pour limiter l’ouverture de nouveaux restaurants. «Nous voulons trouver un équilibre», plaide le conseiller municipal du SudOuest, Craig Sauvé. Il souligne notamment le manque d’épiceries ou de boutiques de vêtements le long de la principale rue de son arrondissement. Selon lui, la présence de restaurants haut de gamme a aussi fait grimper le prix des loyers autour de la rue.