Lisée essuie à nouveau des critiques
Un organisme de défense du français qualifie de « timide » sa proposition de réforme de la loi 101
C’était au tour de la Société Saint-JeanBaptiste de critiquer Jean-François Lisée hier, deux jours après qu’il eut subi les foudres de Gilles Duceppe.
«Il est évident que M. Lisée n’est pas le candidat pour représenter les valeurs des militants péquistes quant à la langue française», soutient Maxime Laporte, le président de la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB).
M. Lisée a annoncé que s’il devient chef du Parti québécois, il réformera la loi 101.
Le député de Rosemont veut notamment imposer graduellement la loi 101 dans les PME de 25 à 49 employés, pour «créer des lieux de travail à prédominance francophone».
«Il n’apporte rien de nouveau et on voit qu’il n’ose pas aller très loin quand il prend le temps de spécifier que ce sera une mesure qui se fera progressivement», souligne M. Laporte.
Ces critiques surviennent moins de 48 h après que l’ancien chef du Bloc québécois eut fustigé M. Lisée.
Selon M. Duceppe, M. Lisée s’est disqualifié du poste de chef péquiste en associant son rival Alexandre Cloutier à l’imam Adil Charkaoui.
M. Duceppe est allé jusqu’à dire que M. Lisée n’est pas digne d’être le prochain chef du PQ.
BILINGUISME
De son côté, la SSJB n’a pas oublié l’ouverture qu’avait montrée M. Lisée au bilinguisme lorsqu’il était ministre de la métropole, en 2013.
«M. Lisée a prôné la bilinguisation de la Société de transport de Montréal, une des dernières sociétés publiques à offrir son service en français. Il nous a déçus», indique M. Laporte.
La seule mesure saluée par la SSJB concerne le minimum de connaissance de français exigée aux immigrants avant de s’établir au Québec. «C’est un pas dans la bonne direction», s’est contenté de dire le président.
La SSJB a salué les positions de la candidate Martine Ouellet.
Au moment où M. Lisée subissait les foudres de la SSJB, M. Cloutier obtenait quant à lui deux nouveaux appuis à sa campagne.
Stéphan Tremblay, ancien député péquiste de Lac-Saint-Jean, et Alexandre Bourdeau, ancien député péquiste de Berthier, estiment que l’avenir du PQ ne peut être assuré que par M. Cloutier.
Joint par Le Journal, M. Lisée n’a pas souhaité réagir aux critiques.
DEUXIÈME DÉBAT
Aujourd’hui, les quatre candidats à la chefferie du Parti québécois croisent le fer lors d’un deuxième débat.
M. Lisée a confié à TVA Nouvelles vendredi qu’il entend imposer le sujet de la protection du français.
Son adversaire, M. Cloutier, veut aussi prendre sa place en exigeant des autres candidats qu’ils définissent clairement leur projet d’indépendance.