Le Journal de Montreal

MOMENTS MARQUANTS

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1 La violence conjugale

L’histoire de Tanya St-Arnauld, cette jeune femme attaquée à l’acide par son ex, a frappé l’imaginaire collectif, selon M. Desroches.

L’agression était survenue en août 2012, à Longueuil. Lors d’une violente chicane de couple, son copain de l’époque, Nikolas Stefanatos, lui avait lancé au visage un produit corrosif utilisé pour déboucher les tuyaux. La jeune femme avait été gravement brûlée.

Selon Denis Desroches, la violence conjugale reste un défi pour les organisati­ons policières. Il dit avoir vu une évolution dans les dossiers de violence conjugale. Sauf chez les jeunes, s’inquiète-t-il.

«On a fait beaucoup de gains, je trouve, en matière de prévention. Mais on voit aussi que pour la violence conjugale chez les jeunes femmes, les jeunes filles, on recule au lieu d’avancer», note-t-il.

2 Une émeute historique

Policier au centre-ville de Montréal à l’époque, Denis Desroches assure qu’il se souviendra de la nuit après que le Canadien eut remporté la coupe Stanley, le 9 juin 1993. Après une victoire contre les Kings de Los Angeles, les festivités ont rapidement viré à l’émeute: des boutiques ont été pillées, des voitures ont été saccagées et incendiées.

«J’étais sur le terrain et j’ai passé la nuit à contrôler une foule qui démolissai­t le centre-ville, se souvient-il. De voir la puissance d’une foule, de voir à quel point un groupe mobilisé peut, en quelques secondes, dégénérer, et qu’on ait repris le contrôle, ç’a été marquant pour moi.»

Selon lui, la plupart des gens dans cette foule «hors de contrôle» étaient de bons citoyens, «qui se sont laissés emporter sur le coup de l’émotion».

3 L’évolution du travail de policier

La réalité du travail des policiers a bien changé depuis que M. Desroches a enfilé pour la première fois son uniforme, il y a 33 ans.

«On se rend compte à quel point on est exigeant envers nos policiers. Ils entrent dans un métier où ils sont prêts à sacrifier leur sécurité personnell­e pour un étranger. Mais en contrepart­ie, en plus de se demander s’ils vont rentrer chez eux le soir, ils doivent se demander si les gestes qu’ils sont en train de poser auront des impacts juridiques sur eux», lance M. Desroches.

Selon lui, le métier se complexifi­e et on exige des policiers qu’ils soient prêts à faire face à la menace extrémiste, par exemple, mais aussi à faire face à des problèmes de santé mentale et à intervenir en matière de violence conjugale.

4 Les réseaux sociaux

Les réseaux sociaux ont leurs bons comme leurs mauvais côtés. Mais dans des cas comme la récente enquête sur l’attaque d’une joggeuse au mont StBruno, il s’agit d’un outil essentiel, insiste le chef.

«Ça s’est déroulé dans un milieu où il n’y avait pas de preuves électroniq­ues comme des caméras de surveillan­ce ou une passe de métro utilisée par le suspect, comme on peut en voir au centre-ville de Montréal, par exemple. Là, on avait vraiment besoin des citoyens», dit-il, en rappelant qu’un suspect a été arrêté au début de la semaine à partir d’informatio­ns du public.

Le portrait-robot (en mortaise) réalisé par les policiers avait été largement diffusé dans les médias et sur les réseaux sociaux.

«Il y a 100 ans et plus, les shérifs affichaien­t ça sur un poteau. Aujourd’hui, on utilise des moyens totalement différents», lance-t-il.

5 Le meurtre de Jenique Dalcourt

Il s’agit certaineme­nt d’un dossier qui a touché plus d’un policier à Longueuil. Et Denis Desroches, père d’une fille du même âge que la victime, ne fait pas exception.

«On parle ici d’une jeune femme qui s’est fait agresser sur une piste cyclable, qui en est décédée. Elle avait 23 ans, comme ma fille. Et c’est un quartier que je connais bien. Comme père, tu vois ta fille. Comme policier, tu vois une victime vulnérable et tu te rappelles que c’est pour ça que tu es entré dans la police», dit-il.

«Je suis revenu chez moi le soir [après le drame] et j’ai serré ma fille dans mes bras», confie-t-il.

Il a insisté sur le fait que Jenique Dalcourt ne sera jamais oubliée au sein du corps de police. «Jenique, elle a un nom chez nous, on l’appelle par son prénom», indique-t-il, ajoutant que, selon lui, «le temps joue pour la police» dans ce dossier.

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