Éduquer les sans-papiers
Un mois après le début des classes, il semble que plus de 500 enfants ne fréquentent toujours pas le milieu scolaire malgré le fait qu’ils aient entre 6 et 16 ans, soit l’âge obligatoire pour le fréquenter. Ils n’ont pas le statut officiel d’immigrants et, selon la Loi sur l’instruction publique, ils ne peuvent pas fréquenter gratuitement les services éducatifs du Québec
QUAND ON SE COMPARE, ON SE DÉSOLE
Les sans-papiers font face à plusieurs obstacles financiers lors de leur arrivée au pays. Ils doivent se loger, se vêtir, apprendre la langue. Bon nombre d’entre eux ont fui leur pays d’origine et se retrouvent loin de leur famille et de leurs amis. C’est pourquoi payer pour les frais de scolarité de leurs enfants est souvent une contrainte financière trop importante et la priorité est de combler les besoins de base de la famille.
On nous fait croire, à Québec, que permettre à ces enfants d’avoir accès à une éducation gratuite est trop complexe et coûteux. Comment peut-on évoquer le manque de ressources et la complexité d’une telle démarche quand l’avenir d’enfants est en jeu?
Aux États-Unis, il y aurait des millions de sans-papiers qui ont accès à l’éducation gratuite. Et à Toronto et à Vancouver, les enfants sans papier fréquentent, eux aussi, gratuitement le système scolaire.
LOI À REMANIER
Alors que la Loi sur l’instruction publique fait l’objet d’une révision à Québec, aucune recommandation pour régler cette anomalie ne s’y trouve.
Elle était pourtant présente dans le projet de loi déposé par le ministre François Blais en 2015.
Cette situation n’est pas digne d’un pays développé. Les enfants sont souvent la courroie qui lie la famille nouvellement arrivée et la société d’accueil.
Ces enfants permettent aux parents de mieux s’intégrer. Nous devons ouvrir la porte de nos écoles, et ce, avant l’an prochain.