D’ENNEMI JURÉ À HÉROS NATIONAL
Brad Marchand s’illustre dans un gain de 5 à 3 du Canada sur la Russie
TORONTO | Il y a des relations amour-haine qui sont plus difficiles à accepter que d’autres. Depuis hier, celle entre Brad Marchand et ses nombreux détracteurs canadiens font partie de celles-là.
L’attaquant des Bruins fut l’un des principaux fossoyeurs de la Russie, lors du gain de 5 à 3 du Canada face à son ennemi juré.
Les deux buts de Marchand, chacun inscrit à un moment critique, ont permis aux représentants de l’unifolié d’atteindre la finale de la Coupe du monde. Une finale au meilleur de trois rencontres qui se mettra en branle, mardi.
L’ÉTINCELLE NÉCESSAIRE
Marchand, le joueur que tout le monde se plaît à détester, est pratiquement devenu un héros national.
«Non seulement Brad nous a donné les devants, mais il nous a également donné le momentum en marquant tôt en troisième période. Nous avions besoin de cette étincelle», a indiqué Patrice Bergeron.
D’ailleurs, Marchand n’aurait sans doute pas connu une aussi belle soirée sans la contribution de ses compagnons de trios: Bergeron et Sidney Crosby.
En plus d’inscrire le premier but du match, Crosby s’est fait complice des deux de Marchand, tout comme Bergeron.
UN OBSTACLE DE TAILLE
Avant la rencontre, tous s’entendaient pour dire que le seul homme qui se dressait entre le Canada et une autre participation à la finale de ce tournoi avait pour nom Sergeï Bobrovsky. Et c’est exactement ce qui s’est passé.
Parfois aidé de ses poteaux, le gardien de 28 ans a donné des maux de tête aux attaquants canadiens. Ceux-ci ont eu beau outrageusement dominer le temps de possession de rondelle et bourdonner sans arrêt dans le territoire ennemi, il se trouvait toujours Bobrovsky pour rabrouer les représentants de l’unifolié.
«Bob a été phénoménal ce soir, a souligné Marchand. Il a fait plusieurs gros arrêts et il a permis à son équipe de demeurer dans le match surtout en deuxième période.»
Et jusqu’à ce qu’il craque dans les premiers instants de la troisième période.
LÉGER VENT DE PANIQUE
Bien qu’il ait été moins occupé que son vis-à-vis, Carey Price a dû se signaler à quelques occasions. Il n’avait toujours pas reçu de lancer en deuxième période lorsque Nikita Kucherov l’a trompé sur un tir bas, décoché sans avertissement, dans la neuvième minute d’action.
Par la suite, il a fallu un jeu d’adresse d’Evgeny Kuznetsov, parvenu à frapper la rondelle au vol, pour déjouer le gardien du Tricolore. Un but qui donnait les devants aux Russes pour la seule fois du match, jetant du même coup une douche froide sur les spectateurs.
Un vent de panique qui n’a finalement duré que 72 secondes, le temps que Marchand ramène tout le monde à la case départ.
«C’est un gros but parce que nous étions en contrôle de la rencontre, nous faisions plusieurs bonnes choses, mais nous tirions de l’arrière 2 à1, a insisté Crosby. On est revenus dans le match assez rapidement pour retourner en troisième avec une égalité. On a excellé en troisième.» Corey Perry, John Tavares et Artemi Panarin, avec neuf secondes à faire au match, ont été les autres marqueurs. Blessé au bas du corps, Pavel Datsyuk a raté un deuxième match consécutif.