Le Journal de Montreal

Rien d’anormal sur la vidéo, selon deux policières

Deux collègues des quatre policiers accusés de voies de fait disent qu’ils ne cherchaien­t pas à comploter

- Amélie St-YveS

TROIS-RIVIÈRES | Deux policières disent n’avoir rien remarqué d’anormal en visionnant la vidéo où l’on voit quatre de leurs collègues frapper Alexis Vadeboncoe­ur lors de son arrestatio­n en février 2013.

Quand les agentes Véronique Gagnon et Geneviève Zizka sont arrivées dans le stationnem­ent du Cégep de Trois-Rivières, le 2 février 2013, Alexis Vadeboncoe­ur venait tout juste de se faire rouer de coups. Le suspect était couché sur le côté et l’agent Dominic Pronovost était en train de le fouiller.

Ce soir-là, elles ont pris la déposition de l’agent de sécurité du Cégep de TroisRiviè­res, Claude Gauthier, qui a vu l’arrestatio­n et qui a fourni les images vidéo qui ont fait le tour du monde. On y voit Vadeboncoe­ur se débarrasse­r de son arme, se coucher à plat ventre, les bras en croix. Les quatre policiers se mettent ensuite à le frapper violemment.

PAS DE COMPLOT

Les deux patrouille­uses disent n’avoir rien remarqué d’étrange dans l’attitude des policiers Barbara Provencher, MarcAndré St-Amant, Dominic Pronovost et Kaven Deslaurier­s. Selon elles, ils ne semblaient pas nerveux et ne cherchaien­t pas à comploter entre eux.

Trois ans et demi plus tard, ils subissent leur procès pour des accusation­s de voies de fait causant des lésions, d’entrave à la justice et de fabricatio­n et utilisatio­n de faux rapports. Certains sont également accusés d’utilisatio­n négligente d’une arme à feu et de voies de fait armées.

Les deux policières n’ont rien vu d’anormal dans la vidéo, selon leur témoignage livré hier. «Je suis comme de côté. Je vois une interventi­on. Il n’y a pas de son sur les vidéos. On ne voit pas très bien qui fait quoi exactement», dit Véronique Gagnon.

PASSÉS VOIR LA VIDÉO

Les agents Pronovost et Deslaurier­s, accusés dans ce dossier, sont également venus voir la vidéo directemen­t dans le bureau du gardien de sécurité. L’agente Zizka dit être sortie du bureau, tandis que l’agente Gagnon ne se rappelle pas la teneur des échanges.

«Ils sont venus à peine une minute ou deux. C’était vraiment bref», a dit Véronique Gagnon.

Rappelons que vendredi, le gardien de sécurité a dit se souvenir d’une vive réaction de la part de deux policiers masculins. L’un disait que les policiers ne pouvaient pas apporter la vidéo en cour, tandis que l’autre aurait demandé si ça s’effaçait.

Ces deux mêmes policières ont procédé à la saisie des images le soir de l’arrestatio­n. L’agente Zizka a raconté avoir vérifié le contenu du DVD de retour au poste et avoir été suivie à un ordinateur par les quatre accusés, qui se seraient postés derrière elle. Selon elles, ils n’auraient rien dit pendant le visionneme­nt des images.

 ??  ?? Les quatre policiers de Trois-Rivières accusés d’avoir frappé violemment Alexis Vadeboncoe­ur et d’avoir fabriqué de faux documents. De gauche à droite, Barbara Provencher, Marc-André St-Amant, Dominic Pronovost et Kaven Deslaurier­s.
Les quatre policiers de Trois-Rivières accusés d’avoir frappé violemment Alexis Vadeboncoe­ur et d’avoir fabriqué de faux documents. De gauche à droite, Barbara Provencher, Marc-André St-Amant, Dominic Pronovost et Kaven Deslaurier­s.

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