Trois témoins ont vu la victime vivante
Deux témoins surprises se sont présentés à la barre hier dans le procès d’Alain Perreault
QUÉBEC | Surprise générale au procès d’Alain Perreault alors que non pas un, mais trois témoins se sont dits convaincus à «100 %» d’avoir vu Lyne Massicotte vivante, après sa rencontre avec l’accusé.
Le procès lié au meurtre de Lyne Massicotte s’est terminé hier avec les plaidoiries des deux parties dans cette affaire (voir encadré). Le juge donnera ce matin ses directives aux jurés, qui pourront par la suite entamer leurs délibérations.
Juste avant, la défense a terminé sa preuve en amenant à la barre trois individus – dont deux inattendus – qui prétendent avoir aperçu la dame de 43 ans aux alentours du 17 juillet 2003, jour où elle aurait quitté le domicile d’Alain Perreault, selon la version de ce dernier.
La première en liste, Malvina-Michelle Roy, a enchaîné souvenirs précis et trous de mémoire. La dame de 85 ans dit avoir rencontré «Lyne» de «Chambly» par hasard dans le Vieux-Québec, le 17 juillet 2003, vers 19 h 30.
« SYLVIE-LYNE »
Le témoin – qui s’est présentée contre Régis Labeaume par le passé aux élections municipales – affirme s’être souvenu de ce prénom, puisque sa fille porte le même. En contre-interrogatoire toutefois, la Couronne a signifié que sa fille s’appelait plutôt «Sylvie». «Sylvie-Lyne», a corrigé le témoin.
Lors d’une discussion fortuite d’une demi-heure «ou plus», Lyne Massicotte aurait confié à Mme Roy qu’elle «s’en allait» et qu’elle se «sentait harcelée par sa soeur qui voulait lui faire signer un document». Des informations qui ont fait sursauter la Couronne, la dame n’ayant jamais révélé ces éléments lors de son témoignage, au premier procès, en 2011.
Mme Roy lui aurait laissé son adresse et son numéro de téléphone, avant de lui conseiller un restaurant pour souper. Sa nouvelle amie lui aurait dit qu’elle comptait quitter le Québec et qu’elle lui donnerait des nouvelles «si elle revenait», ajoutant un autre élément nouveau à ce dossier 13 ans après les faits.
AUTRES TÉMOINS
À la surprise générale, Marc Olivier, 74ans, et son amie, Sylvie Adams, 56 ans, ont été appelés à la barre. Ils ont tous deux contacté la défense, vendredi, pour affirmer qu’ils étaient certains d’avoir vu Lyne Massicotte en compagnie d’un policier retraité, à pied, dans le secteur d’Estimauville, en juillet 2003.
Mme Adams dit avoir eu peur de révéler cette information à l’époque, craignant des représailles de l’homme qui accompagnait Lyne Massicotte. Le duo tenait à passer aux aveux, pour laver sa conscience. La Couronne n’a pas tenu à contre-interroger ces témoins.