Le Journal de Montreal

Êtes-vous trop prudents avec vos placements ?

- Fabien Major Finances personnell­es Fabien Major est conseiller en épargne collective pour Major Gestion Privée inc. de Gestion financière Assante ltée.

La semaine dernière, Stephen Poloz, gouverneur de la Banque du Canada, était de passage à Québec. Il a averti que les faibles taux d’intérêt resteront dans notre paysage économique pour longtemps.

Il a ainsi ravi les investisse­urs et tous ceux qui doivent renouveler leurs emprunts, mais a fortement déçu les retraités. Les rentes, les obligation­s et les certificat­s garantis et les autres placements prudents se synchronis­ent avec les taux directeurs de la Banque du Canada.

Si on magasine les certificat­s et dépôts à terme, on s’aperçoit vite que les taux offerts sont inférieurs à l’inflation. Avec l’impôt, l’équation engendre dans nos poches l’équivalent des taux négatifs. On s’appauvrit chaque fois qu’on place de l’argent à la banque. C’est peutêtre ça le problème! Si vous souhaitez obtenir des résultats différents, alors il faut faire différemme­nt. Nous n’avons plus le choix, il faut ouvrir nos horizons.

PRÉSUMER N’EST PAS PLANIFIER

Christine Benz de Morningsta­r soutient que plusieurs retraités angoissent à l’idée de manquer d’argent, mais sans évaluer avec précision la durée de survie de leurs économies. Elle voit des gens de 75 ans qui ne décaissent que 2% de leurs épargnes annuelleme­nt. À ce rythme, ils n’auront même pas épuisé la moitié de leur cagnotte à leur décès.

Comprenez-moi, la prudence excessive ne peut être pointée du doigt en parlant des aînés démunis et malades. Non, cette chronique s’adresse aux préretrait­és et retraités qui possèdent des économies, mais qui se font des scénarios de catastroph­e sans même avoir dressé un plan de décaisseme­nt réaliste.

Régulièrem­ent, je rencontre des épargnants dans la cinquantai­ne qui ne souhaitent pas qu’on tienne compte des revenus de la RRQ et de la pension fédérale dans leur projection de retraite. Ils veulent faire comme si cela n’existait pas alors que les données actuariell­es montrent bien que nos régimes publics sont suffisamme­nt capitalisé­s. Il vous faut inclure les rentes gouverneme­ntales. Après tout, on les a tous payées collective­ment. On ne les a pas volées!

D’autres frileux refusent obstinémen­t d’inclure ne serait-ce que 10% en actions dans leur répartitio­n d’actifs. Pourtant, on peut être très prudents dans une sélection minutieuse de titres de qualité. En ajoutant des actions, vous augmentere­z le rendement et diminuerez le risque de voir vos économies s’épuiser trop vite. Évidemment, cela réduira le taux de probabilit­é de réussite des projection­s de retraite sous les 100 %.

Avec de la diversific­ation, il est vrai qu’on ajoute un peu de volatilité, mais c’est un effet secondaire acceptable pour contrer les dommages engendrés par la faiblesse des taux d’intérêt.

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