La ministre ne condamne pas la perquisition au Journal
QUÉBEC | La ministre de la Justice Stéphanie Vallée ne condamne pas la perquisition de la Sûreté du Québec dans les locaux du Journal de Montréal.
«Il serait tout à fait déplacé de commenter ce dossier, compte tenu des circonstances particulières, et je pense qu’il faut user de la plus grande prudence, tout en reconnaissant les grands paramètres également que la Cour suprême a établis, notamment dans l’affaire “Ma Chouette”», a lancé Mme Vallée hier lors de la période de questions.
En 2010, la Cour suprême avait accordé aux médias une protection au cas par cas des sources dans l’affaire «Ma Chouette».
SAISIE
La Sûreté du Québec a mené une perquisition dans les locaux du Journal la semaine dernière pour saisir l’ordinateur du journaliste Michaël Nguyen qui avait écrit sur un incident impliquant la juge Suzanne Vadboncoeur de la Cour du Québec.
Mme Vallée était questionnée par le critique péquiste en matière de sécurité publique, Pascal Bérubé. «Trouvet-elle normal que le Conseil de la magistrature puisse obtenir un mandat de perquisition contre une entreprise de presse afin de connaître l’identité de la source journalistique lorsqu’un juge est en cause?» a-t-il lancé.
REPORTERS SANS FRONTIÈRES
M. Bérubé a rappelé que l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité une motion pour «rappeler l’importance de protéger les sources journalistiques contre des interventions semblables à celle du Conseil de la magistrature». Il a aussi souligné que l’organisme Reporters sans frontières (RSF), qui dénonce les pratiques des régimes totalitaires, critique cette fois-ci le Québec.
RSF demande aux autorités de remettre l’ordinateur à son propriétaire et de renoncer à l’analyse de son contenu, le tout, «dans les plus brefs délais».
Mme Vallée n’a pas voulu renchérir étant donné que le dossier est pendant «devant le Conseil de la magistrature».
Le leader parlementaire libéral Jean-Marc Fournier est allé jusqu’à critiquer le péquiste Bérubé pour avoir posé ses questions, alléguant qu’il ne respectait pas le règlement de l’Assemblée nationale puisqu’une enquête est en cours.